PROGRAMME D'ACTION DE L'ORGANISATION DES GUERILLEROS FEDAÏS DU PEUPLE D'IRAN

 

Fondement de l'union avec les autres courants politiques

 

En février 1979, le mouvement révolutionnaire des peuples d'Iran avait pris une direction qui aurait pu entraîner de profonds changements au profit des forces progressistes de la société et renforcer le développement de la pensée socialiste au sein de la classe ouvrière et de tous les travailleurs. Dans cette période historique, toute la population d'Iran s'est soulevée comme un seul corps afin de briser la machine d'état et détruire tout le système bureaucratique et militaire du régime du Shah, en un combat définitif, et instaurer un état démocratique. A cette époque, la vague des grèves ouvrières et populaires avait atteint son apogée et les vastes manifestations de rue avaient rendu impossible pour le régime du Shah toute manoeuvre politique et toute reforme. Mais, l'absence d'un parti indépendant de la classe ouvrière, le manque de conscience et la culture générale insuffisante de la population concernant les questions politico-sociales ainsi que les croyances religieuses ont été les raisons qui l'ont amenée à faire confiance à un certain Khomeiny. Ainsi la révolution fut déviée. A cette époque historique, les ouvriers et les travailleurs d'Iran, remplis de fierté et d'espoir, réfléchissaient à un avenir après le renversement du régime monarchiste, où toute dictature et exploitation seraient effacées et où serait instauré un état démocratique sur les cendres du système royaliste. Tous les peuples agissaient avec une abnégation et un dévouement inimaginables pour libérer la société de l'injustice de classe et de la pauvreté générale. Ils espéraient ainsi éliminer une fois pour toujours toute trace de non-developpement économique et culturel et toute calamité résultant de la souveraineté du régime monarchiste sur la vie sociale de la population. Malheureusement, à cause du manque d'expérience des forces politiques, de la faiblesse d'organisation et de l'absence de parti indépendant de la classe ouvrière, le pouvoir politique a été pris à nouveau par les représentants de la bourgeoisie, cette fois sous l'aspect religieux.

Depuis, la joie de la population s'est changée en deuil. Un nouvelle fois, la population qui pour l'acquisition de ses revendications (instauration de la démocratie et d'une société sans injustice) se préparait à une lutte finale, n'a reçu comme réponse que la prison, la torture et l'exécution.

Aujourd'hui, 18 ans après la prise du pouvoir par le régime de la république islamique d'Iran (RII), tout le monde est au courant de la nature anti-populaire de celui-ci. Personne ne se fait plus d'illusions sur ce régime, plus personne ne le considère comme « démocrate » ou « anti-impérialiste ». Actuellement, personne ne doute que dès qu'une organisation politique ou une personnalité politique appartenant à n'importe quel courant de pensée et de classe sociale essayera de défendre la population et de soutenir ses revendications politico-sociales, elle sera traitée comme l'ennemi du régime. Et devra s'attendre à la prison ou à l'exécution. Aujourd'hui, 8 ans après la fin de la guerre Iran-Irak, tout le monde a compris la nature et le but de cette guerre. Tout le monde sait que cette guerre, qui a duré huit ans et fait un million de victimes parmi la population d'Iran et d'Irak, des millions de chômeurs et de sans abri, avait comme seul but de couvrir la politique d'oppression et de dictature du régime en Iran. Cette guerre était entièrement au service des intérêts de l'impérialisme mondial, des capitalistes et des marchands d'armes.

Sur le terrain politique, nous constatons beaucoup d'injustices et la suppression des droits fondamentaux. Hormis les gardiens de la révolution et les agents de l'état aucune couche sociale ne se trouve en sécurité. Même les rêves de certains intellectuels timorés, qui ces dernières années essayaient de justifier les politiques du régime de la RII, s'effondrent peu à peu.

Aucun commentaire ne peut représenter ce qui se déroule actuellement dans les prisons d'Iran. L'histoire contemporaine de notre pays ne connaît pas d'exemples d'autant de réaction, de sauvagerie et d'assassinats comme sous le régime de la RI.

Actuellement les ouvriers, les travailleurs, les universitaires, les lycéens, en d'autres termes toute la population iranienne, affrontent quotidiennement un chômage permanent, la pauvreté, la prison et l'exécution. L'actuel despotisme ne concerne pas simplement une couche, une organisation ou un peuple particulier. Dans l'Iran d'aujourd'hui, tous les partisans de la liberté, tous les intellectuels et tous ceux qui pensent et qui pensent autrement vivent un enfer. Des dizaines de milliers de prisonniers politiques, statut qui est nié par le régime sont aujourd'hui encore expédiés devant le poteau d'exécution à cause d'une protestation politique minimum ou d'une revendication pour le bien-être. Dans ces conditions, la population se demande quel sera l'avenir. Comment faut-il renverser ce régime et ensuite obtenir la démocratie et la liberté? Nous avons un parcours à suivre à partir de l'étude des activités du passé, de l'évaluation des acquis, des échecs et des victoires. Cela peut aboutir à des tactiques justes et réalistes envers le régime pour aboutir à son renversement. Ainsi, après un bref passage présentant l'actuelle situation des forces de l'opposition, nous étudierons les perspectives de leurs activités et de leurs positions d'avenir.

 

L'actuelle situation des forces d'opposition au régime de la RII

Aujourd'hui, le mouvement révolutionnaire, communiste, et toutes les forces d'opposants au régime de la RII sont confrontés à la dispersion. Toute politique sérieuse destinée à renverser le régime de la RII, dépend dans un premier temps de l'union dans l'action et dans la décision des forces hostiles au régime.

Le but de l'OGFPI [En publiant ce programme d'action,] est de créer les conditions nécessaires à la collaboration avec les autres forces politiques et de définir une plate-forme précise afin de former un front populaire composé de toutes les organisations et de tous les partis engagés dans la pratique sociale et luttant pour le renversement du régime de la RI. Ces dernières années, de pareilles tentatives ont eu lieu, mais considérant l'actuel besoin du mouvement et la période particulière de l'évolution du mouvement et la dispersion, nous considérons que la souplesse dans le programme d'action de l'organisation pourra créer les conditions d'un rapprochement vers les autres organisations et personnalité politiques progressistes.

Durant 18 ans de pouvoir du régime de la RII, nous avons acquis beaucoup d'expérience dans le domaine de la politique et de la pensée. Par conséquent, notre programme d'action aussi doit être inspiré de ces 18 ans de changement et d'évolution et ainsi bénéficier des améliorations appropriées à l'actuelle situation.

Actuellement, différents courants parlent sans cesse de la nécessité de l'unité d'action et de la collaboration entre les forces révolutionnaires, en d'autres termes au sein du bloc d'opposants au régime. Jusqu'à aujourd'hui aucun de ces courants n'a pris une initiative concrète concernant ses propositions ou au moins n'a rendu public son programme.

Selon les traditions, pour les forces qui se considèrent révolutionnaires et communistes, comme notre organisation, avancer vers les organisations et les partis non prolétaires et non révolutionnaires et collaborer avec eux, équivaut à un reniement. Car, malheureusement, la majeure partie de ces courants sur le terrain théorique ignorent les aspects de la créativité, de la vitalité et de la profondeur de l'idéologie du marxisme-léninisme et comparent de façon abstraite et figée la situation d'aujourd'hui en Iran avec celle de la Russie de 1905 ou d'après la Révolution d'Octobre 1917. En matière de pratique sociale aussi, la majeur partie de ces courants n'a pas d'expérience. Leur activité est restreinte à un cercle, ils n'ont ni une intervention dans les événements courants et ni un programme pour la prise du pouvoir politique. Ce groupe de gens à l'esprit tranquille ignore tout de la pratique et tout le monde et sont contre tout courant engagé contre le régime de la RI. Ces groupes utilisent tous les moyens pour déclencher des hostilités et assouvir leur haine. Des études et des recherches témoignent que la plupart de ces cercles sont plus actifs contre les organisations d'opposition au régime de la RI qu'à l'encontre de ce dernier. Si on dresse un bref bilan de « la lutte » et de leur activité pendant les années de pouvoir de la RII, nous constatons que pour la plupart, ils n'avaient aucune pratique, et se sont contentés de paroles, de dérision ou defiguration de la vérité. Si aujourd'hui, Marx, Lénine et d'autres fondateurs de la philosophie scientifique étaient encore en vie, ils présenteraient sûrement une analyse différente et donneraient d'autres directives pour l'actuelle situation en Iran et pour le monde entier. Des directives qui figurent déjà dans toutes leurs oeuvres, grandes oeuvres qui sont aujourd'hui encore notre guide de conduite tant dans la théorie que dans la pratique. Nous nous réclamons avec fierté et honneur de cette idéologie.

Compte tenu de l'ensemble des éléments existants et les conditions imposées au mouvement révolutionnaire iranien, nous sommes obligés de changer notre tactique et de suivre une nouvelle politique. C'est un pas important qui demande avant tout du courage et une profonde croyance.

Le courage ne réside pas toujours dans le recours aux armes ou dans l'exécution de missions extraordinaires. Parfois comme aujourd'hui, le courage est aussi dans le pouvoir de s'exprimer. Si pendant la période du pouvoir dictatorial du Shah, les Guérilleros Fédaïs du Peuple ont eu le courage de prendre les armes, aujourd'hui ils doivent avoir le courage qu'en défendant leur arme, prouvent leur maturité politique. Ainsi ils doivent se préparer de plus en plus à identifier les manques et les faiblesses dans leur organisation, dans leur ligne politique et dans leur tactique.

Cela demande un peu de réflexion. Dans la situation actuelle, même avec le maximum d'efforts et de sacrifices, le renversement du régime de la RII est-il vraiment à la portée d'un parti ou d'une organisation? La réponse est négative. Un parti qui, à tort ou à raison, se considère révolutionnaire ou communiste, est-il capable à lui seul de renverser le régime? D'emblée, la réponse est non. Par conséquent, selon ces Messieurs aujourd'hui il est hors de question de renverser le régime et jusqu'au moment où non pas sur la base d'une analyse précise préparée par les organisations révolutionnaires et communistes mais sur la base de dizaines d'analyses différentes et contradictoires, la population ne devient pas révolutionnaire et communiste sur le modèle exigé par ces messieurs, la question de la révolution et du renversement n'est pas possible et ne doit pas être traitée! Les programmes disponibles et les déclarations des différents courants qui sont diffusés dans des dizaines de périodiques et des différents manuels paraissant à la foire à l'étranger, prouvent-ils le contraire?

Avec beaucoup de regrets, il faut avouer que la plupart des organisations ont choisi l'étranger comme terrain de lutte de classe. Ces organisations ne prennent aucune initiative sérieuse pour créer des liens avec la classe ouvrière et les travailleurs. Si l'on reste dans le domaine des simples paroles et des prétentions, ces Messieurs s'expriment de telle façon qu'on croirait qu'ils ont actuellement une grande masse derrière eux. Mais, plus ces Messieurs s'éloignent de la population, plus ils se décomposent et s'anéantissent. De ce fait, sur la scène politique ils deviennent encore plus prétentieux et ils se croient de plus en plus compétents pour prendre le pouvoir politique et la direction du prolétariat. Ils se convoquent régulièrement autour de la table ronde pour l'« union », sans préciser au nom de quelles couches de la société et selon quel programme et pratique sociale, ils veulent parler? A peine leur proposition pour l'« union » est-elle émise dans ce milieu très restreint qu'ils portent des accusations humiliantes, contre les autres organisations qui n'ont pas déclaré leur soutien à leur « programme »! Dans ces conditions, on se demande pourquoi ces organisations au lieu de l'« union », n'appellent pas les autres courants politiques à se rassembler sous leur drapeau? Malheureusement, ce comportement est une réalité que nous ne pouvons pas ignorer, et elle a atteint les différentes organisations depuis longtemps. Le principe de ces organisations pour l'unité d'action et pour la collaboration, se limite dans l'ensemble à des négociation sur l'« unité d'action » et dans le meilleur des cas à une plate-forme incomplète et à la publication de résolutions pesantes. A chaque soulèvement populaire, confronté à la question de l'organisation et de la lutte de classe, ces messieurs ont montré qu'ils ne se sentaient aucun devoir à ce propos. Il ne faut pas oublier que pour une unité d'action, avant tout il faut avoir une base juste et réaliste. Il faut aussi en principe avoir la souplesse nécessaire dans le cadre du programme choisi.

Un tel programme doit expliquer les devoirs révolutionnaires des forces d'avant-garde pour le renversement du régime de la RI et l'instauration de la république démocratique populaire. En même temps ce n'est pas possible d'obliger toutes les forces et tous ceux qui veulent participer au renversement du régime de la RI à accepter ces principes. Chaque groupe ou organisation peut défendre ses principes, c'est son droit, mais ne peut imposer ses principes aux autres. Il est possible qu'à l'avenir des organisations non révolutionnaires s'intéressent à notre programme. Mais si ces courants ont commis dans le passé des trahisons, cela ne changera rien. En d'autres termes, notre organisation ne renoncera pas à son opinion à leur égard et ni leur aide ni leur soutien actuels ni leur ralliement au front en question ne pourront les acquitter des trahisons commises par le passé. Il est évident que les regrets et le repentir exprimés par n'importe quelle organisation dans la pratique concernant ses trahisons passées contre la population, aura sûrement des conséquences positives. L'OGFPI croit au renversement antagoniste du régime de la RII et à l'instauration de la république démocratique du peuple. Les organisations et les différents courants exposeront aussi leur programme. Il est certain que nous ne pouvons pas obtenir un accord sur les détails du programme. En principe, l'unité d'action et la collaboration entre les différentes organisations se fait dans un cadre général, pour une durée précise et sur un but déterminé. Par conséquent notre organisation peut et souhaite créer une unité d'action avec les organisations qui sont prêtes à s'engager dans le renversement du régime de la RII, dans la situation actuelle, même si ces formations n'admettent pas le programme révolutionnaire de l'organisation. C'est une réalité que dans la situation actuelle si nous ne pouvons pas nous unir avec les courants de la petite-bourgeoisie et de la partie de la bourgeoisie qui est écartée du pouvoir car provisoirement en contradiction avec le gouvernement, et si nous ne pouvons pas construire un corps composé de tous les gens ayant des conceptions différentes dans leur opposition avec le régime, le renversement du régime ne sera pas possible. En outre la composition des classes et le tissus de la société exige qu'à partir d'aujourd'hui les différents courants se tolèrent pour assurer les fondements d'un état démocratique. Pour qu'au lendemain de la révolution par rapport à leur participation dans le renversement du régime et par rapport à leur influence au sein de la population, ils puissent être efficaces dans la direction de la révolution. Nous sommes pour l'instauration de la république démocratique populaire et pour le rôle dirigeant de la classe ouvrière. Mais la réalisation de notre but est liée au rôle que nous effectuerons dans le renversement du régime de la RI. Si nous ne pouvons pas augmenter la conscience des ouvriers, si nous n'arrivons pas à créer un contact fort et efficace avec eux et si nous ne pouvons pas construire une organisation indépendante de la classe ouvrière, cela sera dû à notre faiblesse. Ainsi certainement la population, qui vit aujourd'hui dans des conditions économiques et sociales insupportables, ne nous attendra pas pour se soulever. Et c'est probable que dans cette situation les protestations dispersées de la population aboutiront à un soulèvement, mais sans le rôle dirigeant des forces progressistes et sans leur influence, cela conduira à un échec ou qu'elles seront de nouveau déviées.

La nature et l'apparence de classe de la petite-bourgeoisie et des autres couches non-ouvrières de la société est telle qu'elles ne peuvent pas être les alliées du prolétariat dans la lutte déterminante et finale. Par conséquent dans cette étape de la révolution, en insistant sur la nécessité de l'unité d'action momentanée avec eux, nous pouvons parvenir au but désigné à condition qu'ils participent au renversement du régime. Nous proposons aux autres couches sociales, l'exécution du programme minimum du prolétariat. Ce programme prévoit le maximum de garanties pour les travailleurs. Mais nous ne nous basons pas sur ce principe dans notre unité d'action. Nous sommes prêts en défendant notre point de vue, à nous unir avec les autres courants pour le renversement du régime. Pour l'union, nous ne fixons aucune condition préalable. Dans le cas contraire, la révolution au lieu d'avancer dans la direction de la victoire, parcourra peu à peu la voie du déclin. Par conséquent, avec les organisations qui pensent être engagées dans la pratique de la lutte, il faut prendre les dispositions nécessaires pour le rapprochement et la constitution d'un front commun.

Pour cette raison, nous déclarons franchement que nous sommes prêts à entreprendre l'unité d'action avec tous les courants qui sont prêts à s'engager dans la pratique sociale et peuvent jouer un rôle efficace dans le renversement du régime de la RI. Les courants qui se croient compétents pour traiter de l'avenir des ouvriers et des travailleurs et qui se permettent d'intervenir dans les affaires leur concernant, ils ne permettent pas être indiffèrent au sujet de l'union et la manifestation du rôle et de la volonté de la classe ouvrière. Comme nous l'avons déclaré à plusieurs reprises par le passé, nous confirmons une nouvelle fois que dans la phase actuelle, notre fondement pour l'unité d'action avec toutes les organisations révolutionnaires et les courants non-prolétaires est leur participation pratique au renversement du régime de la RII. Nulle force ne peut admettre le renversement antagoniste du régime de la RI sans la destruction de l'armée, des gardiens le la révolution, de la SAWAMA, des préfectures de police, des comités (créés après l'insurrection du février 1979 dans les quartiers des villes - ndlr), de la gendarmerie et des autres organes anti-populaires et répressifs. La destruction de l'appareil bureaucratique-militaire qui représentent les organes pour la répression de la population, doit être mise à l'ordre du jour dans le but d'instaurer une république démocratique en Iran.

Pour que la révolution ne soit pas de nouveau déviée, dès aujourd'hui, les forces politiques doivent accepter un programme qui tente de faire le maximum possible pour consolider la cohésion des ouvriers et de toutes les couches populaires (surtout les couches inférieures et centre de la petite-bourgeoisie). En partant de la réalité actuelle, les conditions présentes et les dispersions, nous supposons que la véritable unité d'action doit s'établir entre la classe ouvrière et les travailleurs iraniens.

Nous pensons que dans le cas où toutes les organisations politiques, chacune par rapport à leur capacité, investissent leur forces dans le renversement du régime de la RI, malgré les envies de l'une ou le sectarisme de l'autre, cette unité d'action pourra se réaliser et réussir. En partant de cela nous proposons l'union pour le renversement antagoniste du régime de la RII et pour l'instauration d'une république démocratique populaire. Mais si les autres courants politiques n'ont pas encore une idée fixe et précise concernant le genre d'état à instaurer, nous n'insistons pas aussi sur le nom.

L'Organisation des Guérilleros Fédaïs du Peuple d'Iran publie ce programme en annexe. Dans l'étape actuelle, ce programme constitue le minimum de nos revendications. Il est évident que si la classe ouvrière et toute la population l'admet, nous tiendrons à son exécution. Dans le cas contraire, la tâche de la propagande et de l'agitation de notre programme fait partie de nos principes et qu'elles que soient les circonstances, nous tiendrons à son exécution. Mais cette activité de propagande et d'agitation ne constitue pas d'obstacle pour union avec les autres courants politiques.

 

RENVERSEMENT REVOLUTIONNAIRE DU REGIME DE LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE ET INSTAURATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE POPULAIRE

Compte tenu de la perte de confiance des masses populaires et de leur haine envers le régime de la RI, de la situation critique actuelle, de l'intensification de la pression politique, économique et sociale et des crimes commis par le régime depuis 18 ans, aujourd'hui, les ouvriers et les travailleurs d'Iran veulent le renversement du régime de la RI.

L'expérience des ouvriers et des travailleurs d'Iran acquise pendant le règne de la RI leur a appris que tant que le pouvoir des capitalistes - sous la forme d'un régime monarchique, d'une RI ou sous n'importe quelle autre forme - se maintiendra en place, la misère, le malheur, la dictature, la répression, la dépendance, l'exploitation et l'oppression demeureront.

La seule et véritable solution révolutionnaire pour se sauver de cette situation catastrophique et pour satisfaire les revendications populaires, est le renversement du régime de la RI par les ouvriers, les paysans, tous les travailleurs, toutes les forces révolutionnaires et l'instauration de la république démocratique populaire, autrement dit, la république démocratique des ouvriers et des travailleurs des villes et des campagnes.

Le régime du Shah tomba uniquement à cause de la puissance inépuisable des masses, des luttes sans merci des ouvriers, des paysans, des étudiants, des lycéens, des fonctionnaires, des employés ... Aujourd'hui aussi, le renversement de la RI ne sera possible que grâce aux ouvriers, aux paysans et à toutes les forces révolutionnaires. Mais, pour que la révolution ne soit pas déviée et que les acquis révolutionnaires des masses ne leur soient pas dérobés par les capitalistes et les réactionnaires, pour que la république démocratique populaire soit instaurée en Iran et que la révolution démocratique populaire arrive à atteindre ses objectifs, il faut que la classe ouvrière prenne la direction de la lutte et renverse le pouvoir actuel, menant la révolution à la victoire définitive, au moyen d'un front unique populaire, un front dont les piliers seront fondés sur l'union des ouvriers et des travailleurs des villes et des campagnes. Sans la direction de la classe ouvrière et la présence active de son parti d'avant-garde, la victoire définitive de la république démocratique populaire d'Iran et la satisfaction des revendications des masses laborieuses seront impossibles.

 

IL FAUT RENVERSER LE REGIME DE LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE PAR UNE GREVE GENERALE ET UNE INSURRECTION ARMEE

Après les événements de ces dernières années le régime de la RI essaya de terroriser les masses populaires par la répression, les exécutions, les emprisonnement ..., de modifier l'équilibre entre les forces révolutionnaires et contre-révolutionnaires en sa faveur et de se montrer invincible. Mais, aujourd'hui plus que jamais, il est évident que ces agissements ne proviennent pas de sa force mais de son impuissance. La réalité objective concernant l'incapacité du régime à vaincre les difficultés politiques, économiques et sociales, d'une part, et son impuissance à écraser la résistance des ouvriers et des travailleurs et la présence des organisations d'oppositions sur la scène politique, d'autre part, montrent que les conditions pour le renversement du régime sont réunies. Ce qui a provoqué son report est l'absence d'une alternative puissante pour diriger les masses populaires.

 

Compatriotes Combattants,

Souvenez-vous des jours de l'insurrection ! Utilisez contre le régime de la RI les expériences que vous avez acquises lors de la lutte contre le régime du Shah ! Souvenez-vous des jours où toutes les usines et tous les établissements étaient en grève ! Souvenez-vous des jours où la grève générale politique avait fait plié le tout puissant régime du Shah. Il faut, de nouveau, utiliser cette forme de lutte pour renverser le régime de la RI et déclencher une grève générale politique.

Au moment où les ouvriers s'arrêteront de travailler, bloqueront la production, le flux des bénéfices des capitalistes ainsi que les ressources du gouvernement, quand les fonctionnaires de tous les établissements, les lycéens et les enseignants rejoindront la grève générale politique, alors l'ensemble du système sera perturbé et le régime sera anéanti. Il faut le paralyser à l'aide d'une grève générale politique, à l'image des jours précédant l'insurrection de février, l'affaiblir ainsi, et ensuite le renverser par un soulèvement armé. La question qui se pose alors est la suivante : comment déclencher une grève générale politique et une insurrection armée?

 

PREPARATION DE LA GREVE GENERALE POLITIQUE ET DE L'INSURRECTION GENERALE

 

Création des Comités Clandestins de Grève

L'expérience de lutte du peuple contre le régime du Shah montre qu'avant d'entamer une grève générale politique, des comités de grèves se sont formés dans les usines, les administrations et les autres établissements. Par la suite, ces comités prirent en main le déclenchement et la direction de la grève et des luttes populaires.

Aujourd'hui aussi, en vue de déclencher une grève générale politique, il faut créer des comités de grèves partout où la possibilité et la perspective d'une grève existent.

Ces comités doivent être constitués en priorité des forces les plus conscientes et d'avant-garde, dans les usines, les établissements, les lycées, etc.

Ces comités auront pour tâche d'établir des relations avec les autres établissements et usines afin de coordonner les activités, formuler les revendications, programmer et diriger la grève.

Partout, ils devront s'appuyer sur la couche la plus large des masses populaires. L'expérience de Février 79 a montré que de tels comités possèdent une grande capacité à diriger la grève générale politique de manière coordonnée et cohérente, jusqu'à la victoire de l'insurrection.

 

OUVRIERS CONSCIENTS ET COMBATTANTS

Dans l'usine, dans l'atelier, dans l'établissement, où que vous soyez, formez les comités de grève ! Propagez les revendications révolutionnaires des ouvriers et des travailleurs d'Iran, ainsi que les tâches de la révolution ! Propagez l'idée de la nécessité d'une grève générale politique parmi les ouvriers ! Contactez les autres usines ! Coordonnez vos luttes ! Appelez tous les ouvriers à la lutte contre le régime !

 

CAMARADES OUVRIERS

Sachez que pour empêcher que les acquis de la révolution ne soient pas détruits, une nouvelle fois, par les capitalistes et les réactionnaires, c'est la classe ouvrière d'Iran qui doit prendre la direction des masses et mener la révolution jusqu'à la victoire.

En tant que force d'avant-garde, prenez l'initiative de la formation des comités de grève générale; sachez que seule la grève des ouvriers est capable de bloquer toutes les ressources du gouvernement et des capitalistes, paralysant ainsi le régime. L'immense rôle joué par les ouvriers conscients et combattants de l'industrie pétrolière, brigade d'avant-garde de la classe ouvrière iranienne, lors de la grève générale politique contre le régime du Shah et pour son renversement, est évident pour tous. La volonté des ouvriers suffit pour bloquer l'engrenage du système.

 

Fonctionnaires Combattants et Conscients !

Entreprenez la création des comités clandestins de grève, partout dans les administrations ! Ne craignez pas la répression et les menaces du régime ! Appelez les fonctionnaires à une lutte cohérente et organisée ! Contactez les autres établissements ! Coordonnez vos luttes et préparez-vous pour une grève générale politique ! L'importance du rôle des fonctionnaires a été démontrée lors de l'expérience de l'insurrection de Février.

 

Enseignants ! Lycéens et Ecoliers Conscients et Combattants

Créez des comités clandestins de grève ! Coordonnez vos luttes et préparez-vous pour rejoindre la grève générale !

 

CREATION DES COMITES CLANDESTINS DE RESISTANCES

Afin de diriger et mener les luttes quotidiennes des masses, afin de préparer et mener l'insurrection armée, il faut créer des comités clandestins de résistance et y organiser les masses. Les comités clandestins de résistance doivent être crées dans les quartiers, les casernes, les villages, les lycées et partout où se trouvent les masses. Ces comités doivent propager les objectifs du mouvement, faire les préparatifs nécessaires pour la lutte et l'insurrection, recueillir les renseignements nécessaires pour la lutte, identifier les mercenaires du régime, réunir les informations nécessaires sur les points sensibles du régime en vue de l'insurrection. Les comités de quartiers ont particulièrement un rôle important à jouer pour la préparation militaire de l'insurrection armée. Il faut organiser, tout à fait clandestinement, les comités de combat dans chaque quartier. Ces comités s'occupent de l'entraînement militaire, du recueil des informations militaires, de la collecte des armes et des préparatifs d'une insurrection armée.

 

Compatriotes Conscients et Combattants !

Organisez les comités de résistance dans les quartiers ! Ces comités doivent faire avancer la lutte, propager les objectifs du mouvement et organiser la lutte des masses au niveau des quartiers. Contactez les autres comités dans les quartiers, coordonnez vos activités, mettez en oeuvre les expériences de l'insurrection de Février et préparez-vous pour une nouvelle insurrection !

 

Paysans et Travailleurs Ruraux !

Organisez les comités clandestins de résistances ! Ainsi, vous pouvez jouer votre rôle décisif, dans le combat définitif entre la révolution et la contre-révolution, en tant qu'allié le plus proche des ouvriers dans l'insurrection et dans la victoire de la révolution. Les comités clandestins des paysans seront aussi capable de mener les luttes quotidiennes des paysans contre les propriétaires fonciers et le gouvernement qui les soutient.

 

Soldats et Personnels Révolutionnaires !

Organisez, dans les bases militaires, les comités clandestins de résistance composés d'abord du personnel le plus conscient et le plus combattant. Propagez et expliquez les objectifs du mouvement. Identifiez les commandants mercenaires de l'armée et ceux du corps des pasdarans. Invitez les vastes masses des soldats et du personnel révolutionnaires à s'organiser dans ces comités et préparez-vous pour l'insurrection générale des masses.

 

CREATION DES FOYERS DE GUERILLA ET CONQUETE REGIONALE DU POUVOIR

Alors que le régime de la RI, s'appuyant sur les organes officiels tels que le corps des Pasdarans, l'armée, la police, la gendarmerie, la SAWAMA, le Bassidji et les mercenaires hezbollahs dans tout l'Iran attaquaient les organisations révolutionnaires l'une après l'autre part dans certaines régions, comme le Kurdistan et le Turkemen-Sahara, une forme particulière de lutte armée a été appliquée contre le régime. Ainsi, ces régions ont été libérées et sont passées sous contrôle des forces révolutionnaires. Dès que les conditions sont favorables, ces foyers de guérilla peuvent être créés en tenant compte de la situation des masses paysannes et des conditions géographiques propices pour devenir un foyer de lutte contre le pouvoir. Malgré tout, il ne faut pas oublier que le destin de la révolution dépend directement de l'insurrection générale des ouvriers et des travailleurs dans les villes. Ce sera de cette insurrection que le futur pouvoir révolutionnaire des ouvriers et des travailleurs surgira. Le pouvoir révolutionnaire des ouvriers, des paysans et de tous les travailleurs d'Iran qui surgira de l'insurrection armée des masses, sera l'organe de leur insurrection victorieuse et l'expression de leur volonté. Seul un tel pouvoir sera en mesure de sauver la société de la situation catastrophique qu'elle endure, de satisfaire les revendications les plus impérieuses des masses populaires ; seul un tel pouvoir pourra, après avoir établi les plus grandes libertés politiques pour les masses travailleuses et toutes les forces révolutionnaires, réprimer résolument la contre-révolution - les capitalistes et tous les réactionnaires et ennemis du peuple - afin de défricher le chemin vers la victoire et atteindre le Socialisme.

 

LE GOUVERNEMENT DES CONSEILS OU L'ASSEMBLEE CONSTITUANTE

Comme notre organisation considère comme bourgeoise la république parlementaire, nous proposons un congrès des conseils à la place de l'assemblée constituante. Mais cela ne veut pas dire que si les autres courants proposent l'assemblée constituante comme solution, nous refuserons d'y participer. Par contre si notre proposition pour l'ouverture d'un congrès des conseils n'est pas approuvée, nous exécuterons les décisions de l'assemblée constituante.

 

MESURES URGENTES POUR CONSOLIDER LA DEMOCRATIE POPULAIRE ET GARANTIR LES LIBERTES POLITIQUES

L'insurrection de Février a démontré, une fois de plus, cette réalité indéniable que tant que le pouvoir politique ne sera pas aux mains d'organes populaires et tant que l'appareil gouvernemental des capitalistes et les moyens de leur dictature (tous les appareils d'oppression et de répression des capitalistes) ne seront pas détruits, aucune liberté ni démocratie ne seront durables.

Au cours de leurs luttes contre le régime du Shah, les masses laborieuses de notre pays avaient saisi par expérience que la classe au pouvoir exerce sa domination d'oppresseur sur le peuple au moyen de l'armée, de la police, de la gendarmerie, de la SAVAK et de tous les appareils administratifs. Les masses avaient compris qu'elles devaient briser ces outils de la dictature de la classe dirigeante, utilisés au service des intérêts de l'impérialisme, du régime du Shah et des capitalistes d'Iran, et construire leurs propres organes d'autorité. C'est pour cette raison que, lors de la révolution, les masses créèrent leurs conseils et comités, remplaçant les appareils administratifs, et que, lors du déclenchement de l'insurrection armée, elles attaquèrent les casernes, les postes de police, les centres de la SAVAK et les prisons pour les démolir, s'armer et défendre avec leurs armes la révolution et leurs acquis révolutionnaires. Mais comme elles ne brisèrent pas entièrement ces appareils et ne prirent pas en main la direction des affaires, le nouveau pouvoir réussit à les reconstruire immédiatement et à désarmer les masses. Il dissolut les conseils révolutionnaires et supprima les libertés politiques acquises par l'insurrection armée en s'appuyant sur ces appareils.

Cette expérience du passé donne une leçon que l'établissement d'une démocratie réelle et stable nécessaire, d'une part la démolition totale de l'appareil de l'état et la destruction de tous les organes de répression militaire du régime, en tant qu'instruments d'oppression et de dictature de la classe capitaliste et, d'autre part leur remplacement par les conseils armés des ouvriers et des travailleurs.

Jusqu'ici, les capitalistes et tous les réactionnaires, en tant que minorités, ont dominé les masses et exercé une dictature sur la majorité, c'est-à-dire les ouvriers et les travailleurs. Mais la démocratie populaire, qui sera établie avec la destruction des anciens appareils administratifs et militaires, et la création du pouvoir révolutionnaire des ouvriers et des travailleurs d'Iran signifiera démocratie et liberté pour la grande majorité de la population. Par conséquent, la dissolution de tous les appareils administratifs et militaires en place est considérée comme le premier pas visant à consolider et garantir la démocratie populaire.

 

1) DISSOLUTION DE TOUS LES APPAREILS ADMINISTRATIFS ET MILITAIRES EN PLACE ET CREATION DES ORGANES DE LA SOUVERAINETE POPULAIRE

Tout le système administratif en place sera brisé et les forces révolutionnaires exerceront leur pouvoir au moyen des conseils armés et d'autres instances populaires et formations de masses. Ainsi, les masses participeront directement à la gestion des affaires du pays et réaliseront leur souveraineté.

Le système judiciaire en place, ainsi que tous les tribunaux spéciaux, tribunaux religieux et instances telles que le Conseil Suprême de la justice, etc. seront dissous. Ils seront remplacés par des tribunaux populaires et tous les procès seront ouverts.

Tous les organes et instances de répression du régime de la RI comme l'armée régulière, l'armée des gardiens de la révolution, la SAWAMA, les comités, les Bassidj, la police, la gendarmerie, etc..., seront dissous et une armée populaire sera formée par l'armement général des ouvriers et des couches populaires, les conseils des soldats et du personnel révolutionnaire de l'armée. Cette armée, qui aura pour tâche la défense des intérêts de la population, sera capable de résister résolument à toute agression et de déjouer toute conspiration contre-révolutionnaire.

 

2) GARANTIR LES LIBERTES POLITIQUES

Le régime de la RI a bafoué toutes les libertés politiques et les droits les plus élémentaires des masses, établissant le règne de la terreur. Il faut mettre sans hésitation un terme à cette situation et assurer l'exécution des points suivants :

- Garantir la liberté totale d'opinion et d'expression, et abolir toute censure et inquisition.

- Garantir la liberté d'information et d'association (union, syndicat, foyer, conseil ....) et la liberté pour les partis et organisations politiques.

- Garantir la liberté de la presse sans qu'aucune censure ne soit exercée sur elle.

- Garantir la liberté de rassemblement, de manifestation, de meeting, de grève.

- Garantir la liberté des religions et leur entière égalité.

- Abolir toute inquisition, torture, espionnage et interdire formellement ces pratiques.

- Abolir toute oppression et limitation culturelles, ethniques et raciales.

- Libérer les prisonniers politiques.

- Juger tous les accusés lors de procès ouverts au public et instaurer le droit de choisir un avocat, de se défendre et de faire appel à un jugement.

 

3) ENTIERE SEPARATION DES APPAREILS D'ETAT ET DU CLERGE

En instaurant un pouvoir religieux, le régime de la RI a privé la population de ses droits les plus élémentaires, reconnaissant un statut privilégié pour le clergé chiite.

Le régime de la RI exerce des pressions très fortes sur les minorités religieuses et les prive des droits sociaux et humanitaires. Tout état religieux est une négation de la démocratie et de la liberté. Par conséquent, l'établissement d'une véritable démocratie et des libertés politiques nécessite l'entière séparation de l'état et de la religion.

- La religion doit être déclarée affaire privée. L'état ne doit privilégier aucune religion. Les associations religieuses ne doivent avoir aucune relation spéciale avec le gouvernement.

- Chacun sera libre de choisir ou de rejeter une religion, être croyant ou athée.

- Toute religion officielle, tout privilège reconnu à une religion particulière et la discrimination basée sur la religion devront être abolis.

- L'exercice du culte et les cérémonies traditionnelles devront être déclarés libre.

- La mention de la religion des personnes dans les documents officiels devra être supprimée.

- Les religieux des mosquées et d'autres institutions religieuses ne devront recevoir aucune contribution de la part de l'état.

- Aucun juge religieux ni législation religieuse n'aura place dans les tribunaux. Les lois moyenâgeuses telles que celle de «Vengeance», ainsi que les tribunaux soi-disant de révolution devront être supprimés.

- L'enseignement de toutes les affaires religieuses ainsi que les cérémonies obligatoires dans les établissements scolaires devront être supprimés. L'enseignement laïque devra être dissocié totalement de l'instruction religieuse. L'enseignement du Coran et l'instruction religieuse devront être supprimés des programmes d'enseignement, mais le droit des institutions religieuses à propager leur enseignement sera préservé.

- Les appareils d'espionnages sévissant dans les établissements scolaires, sous le couvert d'«affaires d'instruction» et d'associations islamiques propageant la réaction culturelle et entretenant un climat de terreur, devront être éliminés et ceux qui y jouent un rôle, exclus.

- Toutes les institutions religieuses telles que les associations et conseils islamiques, les tribunaux religieux et les organisations devront être liquidés.

- Toute inquisition sur l'opinion religieuse dans les écoles, les usines, les universités, etc. devra être interdite.

- Tous les dons ainsi que tous les capitaux et avoirs appartenant au clergé et aux institutions religieuses appartiendront au trésor public.

 

4 ) SUPPRESSION DE TOUTE DISCRIMINATION SEXISTE ET L'ENTIERE RESPECT DES DROITS DE LA FEMME

Aucune révolution n'aboutira à la victoire sans le soutien et la participation directe des femmes qui constituent la moitié de la société; de même, aucune démocratie n'est durable sans l'élimination des discrimination économico-sociales, politiques et culturelles allant à l'encontre des femmes.

Par conséquent :

- Les femmes devront jouir des mêmes droits que les hommes; toute oppression et toute discrimination sexistes seront abolies.

- Les femmes devront participer librement à toutes les activités politiques, sociales, économiques et culturelles.

- Toutes les lois réactionnaires concernant la famille telle que le droit unilatéral du mari pour le divorce, la polygamie et le mariage provisoire (selon les lois coraniques, appliquées et souvent dépassées en Iran, une forme de mariage dont la durée peut être déterminée à l'avance est permise. Cette durée peut ne pas dépasser quelques heures - ndlr) seront abolies.

- La réglementation sur le port obligatoire du Hédjab (voile couvrant entièrement les cheveux et retombent sur les épaules - ndlr), moyen supplémentaire de pression et de répression sur les femmes, sera abrogée.

- Les femmes bénéficieront d'un salaire et des avantages égaux aux hommes pour un travail égal, ainsi que d'autres facilités telles que crèches, garderies. Elles disposeront du droit de garder les enfants sur leur lieu de travail.

- L'application de l'interdiction du travail des femmes dans les branches susceptibles de nuire à leur santé.

 

5) DROITS DES NATIONS A DISPOSER D'ELLES-MEMES

La société iranienne est composée de diverses nationalités. Celles-ci ont depuis toujours subi le joug de l'oppression. Le régime de la RI, autant que celui du Shah, a maintenu l'oppression nationale et impitoyablement bafoué les droits nationaux des peuples Kurde, Turc, Turkmène, Arabe et Balouche.

- Le droit des nations à disposer d'elles-mêmes jusqu'à la création d'états indépendants devra être reconnu à toutes les nations opprimées d'Iran. Celles-ci devront décider librement de leur destin.

- Les intérêts de la classe ouvrière iranienne et des nations opprimées d'Iran résident dans la création en commun d'un état souverain. Mais cette union sera libre et volontaire : la république démocratique populaire sera basée sur l'union libre et volontaire des nations. Nous sommes pour l'union de toutes les nations, et nous ferons campagne en ce sens.

- Toutes les nations qui, de leur propre gré et volonté, choisiront librement de vivre dans le cadre de la république démocratique populaire bénéficieront des droits identiques et égaux des points de vue économique, social, politique et culturel. Toute oppression, ou reconnaissance d'un avantage social pour une langue, une culture, une race, une nationalité ou une ethnie sera illégale.

 

LUTTE ANTI-IMPERIALISTE, ANTICAPITALISTE, ET MESURES IMMEDIATES POUR L'AMELIORATION DE LA SITUATION ECONOMIQUE

Le système économico-social iranien est basé sur le capitalisme. L'Iran est une société capitaliste dépendante de l'impérialisme mondial avec à sa tête l'impérialisme américain.

Dans le système de la RI comme dans tous les régimes dictatoriaux du monde, la dépendance à l'égard de l'impérialisme et du capitalisme constituent deux éléments indissociables. C'est pourquoi, la lutte contre la dépendance à l'égard de l'impérialisme et pour l'indépendance ne peut être dissociée de la lutte contre le capitalisme.

Au cours de ces dix-sept dernières années, le régime de la RI n'a pris aucune mesure sérieuse et pratique contre l'impérialisme et il en est incapable puisqu'il protège et préserve lui-même le système capitaliste et les intérêts des capitalistes. Il n'a été anti-impérialiste qu'en parole, jamais en actes. Le régime de la RI a juste entretenu une campagne tapageuse de propagande pour dérouter encore plus les masses, afin de trouver un prétexte convenable à la répression interne. C'est pourquoi, dix-sept ans après l'insurrection de février, non seulement la dépendance totale de l'économie iranienne à l'égard des impérialistes subsiste, mais encore, à cause des politiques anti-révolutionnaires et réactionnaires du pouvoir, la crise économique a envahi l'ensemble du système. Les conditions de vie des masses empirent à chaque instant et le danger d'une grande misère et d'une catastrophe est de plus en plus présent. Pendant ces dix-sept dernières années, la crise économique s'est aggravée, le nombre des chômeurs et des réfugiés s'est accru, les prix et la pénurie des denrées alimentaires et des produits de première nécessité ont augmenté. L'état se trouve face à un déficit budgétaire monstre et face à des caisses entièrement vides. Il fait tout son possible pour pallier les effets de cette faillite au détriment des ouvriers et des travailleurs. Il use de tous les moyens pour arracher aux masses le peu d'argent qui leur reste encore. Il augmente chaque jour les impôts, ce qui est évidement supporté par les masses de travailleurs. Les capitalistes disposent de tous les moyens et toutes les ruses pour ne pas payer d'impôt : ils ont affaire à un pouvoir qui a pour tâche principale la protection de leurs intérêts. Il est alors très intéressant de savoir combien ces commerçants dont les bénéfices se sont chiffrés à des milliards de Tomans (officiellement 1 FF = 1 Toman, mais au marché noir il peut monter jusqu'à 90 Tomans ou plus - ndlr), au cours du règne de la RI, notamment, avec le déclenchement de la guerre réactionnaire Irano-Irakienne, ont payé d'impôts. Il est certain qu'ils n'en payent pas, et se débrouillent avec des pots-de-vin, baptisés «part de l'Imam». Le régime défend évidemment les capitalistes. Par contre la récolte de l'impôt des travailleurs s'effectue en doublant et triplant en un jour le prix de l'eau, de l'électricité, de l'essence, du ticket de bus, en augmentant du jour au lendemain les prix des produits monopoles de l'état. En même temps, il diminue le salaire des ouvriers et des petits employés sous mille et un prétextes. Il met également en place des fonds de prêt gratuit pour pouvoir utiliser les économies des travailleurs au profit des capitalistes.

Aujourd'hui, la grande majorité des ouvriers, des paysans et d'autres travailleurs de notre pays ont réalisé que la prolongation du règne du régime n'aura pour résultat que l'aggravation de la misère et le désastre. Alors, que faut-il faire empêcher cette situation ?

L'unique solution révolutionnaire pour mettre fin à la crise, à la misère et pour éviter une famine monstre consiste à la réalisation de l'indépendance économique à l'égard des impérialistes et des capitalistes dépendants et à la résolution des problèmes d'une manière révolutionnaire et démocratique, ce qui signifie qu'il faut détruire ce vieux système réactionnaire et confier l'initiative aux ouvriers, aux paysans et aux travailleurs des villes et des campagnes.

L'expérience de toutes les révolutions prouve que pour lutter contre la famine et éviter un désastre il faut contrôler et surveiller tous les comptes. C'est seulement cela qui permettra de sauver une économie démantelée au cours une longue période de crise et par la guerre.

Par conséquent, le premier pas vers une transformation révolutionnaire est le renversement du régime de la RI et l'instauration d'un état démocratique et révolutionnaire qui prendra les mesures fondamentales suivantes dans son soutien immédiatement au population iranienne.

 

6) NATIONALISATION DES GRANDS CAPITAUX

Les capitaux des sociétés et des établissements impérialistes et des établissements et des institutions liés au clergé seront confisqués et nationalisés sans indemnisation.

- La production dans les industries, les usines et les établissements devra être mise sous le contrôle et la surveillance des ouvriers.

- Le gouvernement révolutionnaire d'Iran prendra immédiatement en charge l'approvisionnement en matières premières et en matériaux nécessaires à la modification de la ligne de production.

- En mettant l'accent sur la fondation des industries lourdes, le système de production de montage et des industries dépendantes sera modifié afin de transformer les industries non productrices en industries productrices.

- Toute la force de travail disponible sera utilisée. Ainsi, le travail sera assuré pour une immense partie des forces de travail de la société. D'autre part, les masses participeront au maximum à la reconstruction de l'économie de la société.

 

7) NATIONALISATION ET UNIFICATION DES BANQUES EN UNE BANQUE UNIQUE

Les banques devront être nationalisées en une banque unique. cette mesure est un pas vers l'indépendance à l'égard de l'impérialisme et elle est indispensable pour résoudre la grave crise économique actuelle et la lutte contre la misère.

Sans cette concentration, la contrôle de la production et de la distribution dans le but de mettre fin à la situation désastreuse économique actuelle, aux abus, aux pillages, aux sabotages et aux complots des capitalistes est impossible.

Il faut souligner que la nationalisation et le contrôle des banques ne signifie pas la confiscation des avoirs du peuple dans les banques. Ceux-ci ne seront pas touchés. La nationalisation des banques permet le contrôle des capitalistes et l'arrêt des abus de ces derniers. Par contre, elle permet d'accorder facilement des crédits aux paysans et aux petits commerçants, avec des intérêts peu élevés.

Les établissements financiers, les sociétés de communications et celles de transports doivent être également nationalisés et regroupés dans un établissement unique.

 

8) REGROUPEMENT OBLIGATOIRE DES INDUSTRIELS DANS DES SYNDICATS ET ETABLISSEMENT D'UN CONTROLE SUR CEUX-CI

Pour combattre la présente crise économique et la carence des produits de consommation, pour économiser les instruments et la force de travail et pour regrouper dans des syndicats du patronat, les industries et les patrons dont les biens ne seront pas confisqués afin d'établir un contrôle dans ces usines et ces sociétés.

C'est le seul moyen de contrôler le négoce, les embauches, les licenciements, les taux de production, la vente des produits et l'achat des matières premières, ainsi que la pénurie et le vol.

 

9) NATIONALISATION DU COMMERCE EXTERIEUR, PLANIFICATION DE LA DISTRIBUTION ET REGULARISATION DE LA CONSOMMATION

Le régime de la RI a laissé libre les industriels et les commerçants de piller les masses des travailleurs, leur permettant ainsi de gagner des milliards de Tomans. Cette protection sans condition du régime à l'égard des industriels et des commerçants est telle que ces derniers ont réussi à sortir du pays une partie de ces sommes et à les placer dans les banques étrangères.

Afin de mettre fin aux abus capitalistes et d'avancer dans le combat contre le manque de marchandises, la spéculation, la crise économique et contre la dépendance, le commerce devra être nationalisé et concentré dans les mains de l'état. Les importations et les exportations doivent être en rapport avec les besoins de la société. Les productions nécessaires au peuple doivent être mis à sa disposition au moyen des coopératives de distribution et de consommation avec une planification et sans intermédiaire.

Il faut souligner que les intérêts des petits commerçants et des petits distributeurs seront protégés.

 

10) REVELATION ET ABOLITION DE TOUS LES CONTRATS ASSUJETTISSANTS PASSES AVEC LES IMPERIALISTES

Malgré toute sa propagande anti-impérialiste, le régime de la RI n'a jamais révélé les contrats établis à l'époque du Shah. Il a même renouvelé certains de ceux-ci comme ceux avec Talbot, Krupp, Mitsui, etc.

Tous les contrats assujettissants passés avec les impérialistes devront être abrogés immédiatement et leur contenu devra être porté à la connaissance des masses.

 

11) ABOLITION DE LA DIPLOMATIE SECRETE

Le régime de la RI conclut des contrats sans rien révéler aux des masses. Leurs négociations sont tenues secrètes. Cet état de fait devra être bouleversé et les masses devront être mises au courant de toutes les discussions, négociations, contrats et traités passés avec les autres états. Sous prétexte de la diplomatie et du secret d'état, la population est écartée des nouvelles, des événements en cours. Ainsi, la participation de la population aux activités devient impossible.

Sur le plan extérieur, la politique de l'état démocratique et révolutionnaire d'Iran comprendra l'union avec les mouvements de libération des nations opprimées du monde. Il combattra les politiques des états impérialistes ainsi que tous les états et les forces réactionnaires du monde.

Le cours de l'évolution mondiale exige de l'état révolutionnaire d'Iran, tout en oeuvrant pour l'union et la solidarité avec les mouvements de libération, d'établir des relations sérieuses et une coopération fructueuse avec le prolétariat des pays impérialistes. L'état révolutionnaire d'Iran doit renforcer ces relations.

 

MESURES IMMEDIATES SUR LE PLAN DE LA SECURITE SOCIALE ET LE BIEN ETRE PUBLIC

Avec ses politiques réactionnaires et contre-révolutionnaires, le régime de la RI a fait empirer les conditions de vie des masses laborieuses du pays. C'est pourquoi la prise immédiate des mesures pour garantir les prestations sociales est un besoin vital. L'état révolutionnaire des ouvriers et des travailleurs d'Iran devra prendre immédiatement les mesures suivantes:

 

12) AUGMENTATION DES SALAIRES

Actuellement, le pouvoir d'achat et le niveau de vie des ouvriers, des paysans et de tous les travailleurs d'Iran ont diminué de manière flagrante par l'augmentation du coût de la vie et le blocage des salaires.

Il faut augmenter les salaires et les aligner sur les prix avec la participation des délégués ouvriers. L'alignement des salaires sur les prix devra s'effectuer tous les 6 mois jusqu'à l'établissement d'un contrôle total sur les prix.

 

13) LUTTE CONTRE L'INFLATION

Avec la planification économique, et surtout à l'aide d'un contrôle sur la production, la distribution, la régularisation de la consommation et la lutte contre les intermédiaires et les spéculateurs, les mesures immédiates devront être prises pour combattre l'augmentation des prix.

 

14) REFORME ET EXONERATION DE L'IMPOT EXIGE AUX TRAVAILLEURS

En augmentant les impôts directs et indirects (augmentation du prix de l'eau, de l'électricité, du fuel, des carburants, etc.), pour couvrir le déficit financier et ses frais, le régime de la RI impose le poids de la crise, la faillite économique aux masses laborieuses. Les impôts directs des travailleurs doivent être immédiatement supprimés et les impôts indirects doivent être réduits au minimum.

 

15) PROBLEME DU LOGEMENT - EQUILIBRATION DES LOYERS

Un des principaux problèmes des travailleurs d'Iran est le manque de logement et ses lourdes charges. Pendant que les nouveaux riches du régime de la RI vivent dans de grands et luxueux logements, la plupart des travailleurs des villes et des campagnes de notre pays vivent dans des taudis délabrés s'ils ne réussissent pas à louer des logements à des prix invraisemblables. Cette injustice sociale doit disparaître ! Chaque famille de travailleurs a le droit de posséder un logement décent. Mais cela n'est pas réalisable parfaitement à court terme. Il faudra donc confisquer immédiatement les locaux et bâtiments inutilisés de l'état et les mettre à la disposition des ouvriers et des travailleurs.

Le plan de construction intensive de maisons, à l'aide des crédits accordés par l'état, est dans l'immédiat la solution populaire pour le problème du logement.

Tant que la totalité des travailleurs ne sera pas devenue propriétaire d'un logement, les loyers devront s'aligner sur le salaire des travailleurs.

 

16) DROIT AU TRAVAIL POUR TOUS

En raison des politiques réactionnaires du régime de la RI, dues au système capitaliste, des millions d'ouvriers et travailleurs se trouvent, aujourd'hui, au chômage. Il faut remédier à cette maladie et employer tous ceux qui ont l'âge de travailler, et ceci, à l'aide d'une planification économique des activités industrielles et agricoles.

Mais tant que toute la force de travail disponible de la société n'est pas employée par une planification, tous les chômeurs recevront un salaire égal aux frais d'une famille travailleuse. Tous les ouvriers et tous ceux qui travaillent seront assurés devant le chômage.

 

17) DROIT A L'ASSURANCE D'INVALIDITE ET LA RETRAITE

Tous les travailleurs devront avoir droit à une assurance d'invalidité et d'accident. Pour éviter des accidents, la sécurité des travailleurs devra être assurée sur les lieux de travail.

Toutes les personnes âgées devront pouvoir profiter d'une assurance de retraite pour mener une vie décente.

 

18) CONDITIONS ET LES FACILITES DU TRAVAIL

40 heures de travail, 2 jours de congé par semaine et 1 mois de vacances annuelles doivent être réalisés en tant que revendications impérieuses et générales des ouvriers. Les mesures suivantes doivent être prises par l'état révolutionnaire des ouvriers et des travailleurs:

- L'interdiction du travail de nuit dans tous les secteurs économiques sauf dans les cas où pour des raisons techniques ou de bien-être, cela est nécessaire.

- Faire établir la loi du travail par les conseils ouvriers, garantir son application dans les secteurs industriels, sociaux et agricoles.

 

19) HYGIENE ET SOINS PUBLICS

Chaque membre de la société doit bénéficier de l'hygiène et de soins convenables. Dans ce but, les mesures impératives suivantes doivent être prises: la création immédiate de dispensaires et d'hôpitaux équipés, le droit aux soins médicaux, à l'hygiène, à l'alimentation gratuite dans les écoles et les usines, la création de crèches et de garderies, l'augmentation du nombre des universités et des instituts de médecins, etc.

 

20) ENSEIGNEMENT GRATUIT POUR TOUS

L'enseignement doit être obligatoire et gratuit jusqu'à la fin du secondaire. Les écoles et les lycées doivent s'étendre dans le pays tout entier pour permettre aux enfants de toute la population de faire leurs études.

L'actuel système d'enseignement réactionnaire doit être aboli et remplacé par un système progressiste.

En utilisant l'expérience internationale, une campagne d'alphabétisation doit être organisée dans le pays tout entier.

Dans la poursuite de sa politique contre-révolutionnaire et réactionnaire, le régime de la RI a noyé les universités dans le sang. Mais, plusieurs années après la fermeture des universités, il a toujours peur de l'entrée des jeunes dans les universités. Afin d'empêcher l'extension de l'influence des révolutionnaires, le régime s'efforce de réaliser sa politique de remplacement des étudiants "non maktabi" par les étudiants "maktabi" (les étudiants militants dans les associations islamiques du régime). Toutes les universités doivent être soumises immédiatement au contrôle des conseils d'universités et dirigées par le nouveau système.

 

21) DISTRIBUTION DES TERRES PARMI LES PAYSANS

La victoire de la révolution n'est pas réalisable sans l'union des ouvriers et des paysans, et sans satisfaire les revendications de ceux-ci, qui constituent la majeur partie de la population du pays. Il est donc indispensable de définir les modalités de distribution des terres selon la situation locale et régionale.

Les unités agro-industrielles et les grandes fermes mécanisées seront confisquées et nationalisées. Elles seront contrôlées par les conseils des ouvriers agricoles.

Toutes les dettes et les emprunts des paysans aux banques, aux capitalistes et aux féodaux doivent être annulés. Des crédits de longue durée à des conditions favorables seront accordés aux paysans. Des semences de bonne qualité, des machines agricoles et autres moyens nécessaires aux paysans seront mis à leur disposition à des conditions simples.

Un plan devra être élaboré dans l'immédiat pour développer le système d'irrigation et établir des réseaux d'électricité pour fournir l'eau et l'électricité suffisantes aux agriculteurs.

Il est nécessaire de rassembler les paysans dans des coopératives et de les encourager à la culture collective en leur montrant les avantages de cette méthode. Il est nécessaire également de prendre des mesures dans le but de créer de grandes unités agricoles.

Les ouvriers ruraux doivent bénéficier des conditions et des avantages des ouvriers urbains.

 

22) LES PATURAGES ET LES FORETS DU PAYS DEVRONT ETRE NATIONALISES ET TOUTE SORTE DE PROPRIETE PRIVEE SUR CES BIENS DEVRA ETRE INTERDITE

Les pâturages et les forêts seront utilisés par les paysans et les tribus, sous la surveillance et le contrôle de leurs conseils.

 

23) Des mesures immédiates seront prises pour améliorer les conditions de vie des tribus. Electricité, eau, logement, hygiène, etc. leur seront fournis. Elles auront le droit d'utiliser les pâturages sous le contrôle des conseils tribaux, sans aucun paiement.

 

24) La pêche sera effectuée sous le contrôle des conseils de pêcheurs.

 

 

OUVRIERS ET TRAVAILLEURS D'IRAN,

FORCES REVOLUTIONNAIRES ET PROGRESSISTES!

 

La réalisation de ce programme d'action révolutionnaire dépend du renversement du régime de la RI, qui dépend lui-même de l'union, de la solidarité et de la collaboration entre toutes les forces révolutionnaires et progressistes d'Iran.

Ce programme d'action pourra être réalisé lorsque la classe ouvrière pourra créer son organisation de classe indépendante et ainsi amener la révolution à son but victorieux. Tant que la république démocratique populaire n'est pas établie, il n'y a aucune assurance que les retards politiques et sociaux disparaîtront.

Ce programme d'action, qui contient des objectifs anti-impérialistes démocratiques, est le programme de la révolution démocratique du peuple d'Iran. Les principaux axes du programme sont ceux que soutient l'Organisation des Guérilleros Fédaïs du Peuple d'Iran, en tant qu'organisation Marxiste-Léniniste, défendant les intérêts et les idéaux de la classe ouvrière et des masses travailleuses d'Iran. Cette organisation lutte aujourd'hui pour la réalisation de ces buts.

L'OGFPI appelle toutes les organisations révolutionnaires et démocratiques et tous ceux qui luttent contre le régime de la RI, à former un front unique populaire, sur la base de l'unité des ouvriers et des travailleurs autour de ce programme d'action.

Nous invitons toutes les organisations et les personnalités politiques progressistes et toutes les forces engagées dans la lutte contre le régime de la RI, à la collaboration. Nous avons fait le maximum pour qu'il n'y ait aucune pré-condition à l'activité commune entre les organisations opposées au régime de la RI. Les détails et les modalités de ce rapprochement et de cette union seront définies au cours de la lutte.

 

ORGANISATION DES GUERILLEROS FEDAÏS DU PEUPLE D'IRAN

AOUT 1996