A l'attention de M. BOUTROS BOUTROS GHALI, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies

 

 

En échange de la conclusion de grands contrats économiques et de la vente d'équipements militaires au régime de la République islamique d'Iran, le gouvernement français cherche à atteindre les dirigeants actifs de l'opposition iranienne résidant en France

 

 

Monsieur le secrétaire général,

Vous savez qu'au cours de l'insurrection du peuple d'Iran de février 1979, la France était devenue la base principale de l'Ayatollah Khomeiny et des autres fondateurs du régime de la RII. Cependant, simultanément à la prise de pouvoir par Khomeiny et à la création du régime de la RII, la France a commencé à condamner les actions extrémistes des réactionnaires au pouvoir en Iran. En effet après la victoire de la révolution islamique, les intérêts matériels de la France n'ont pas été préservés par le clergé au pouvoir en Iran. La petite part de l'état français dans le marché iranien d'une part et ses illusions concernant une partie de l'opposition religieuse au régime de la RI d'autre part ont été les raisons pour lesquelles l'état français a été privé pendant une courte période des bénéfices du marché iranien. Cette période fut très brève et les Français ont tout de suite tenté d'adopter une politique de rapprochement du régime de la RII.

Peu à peu, l'état français a établi une relation et trouvé des opportunités politico-économiques avec le régime de la RII. Pour parfaire cette nouvelle politique, il a voulu prouver les bonnes intentions de son amitié. Et dès lors, il a adopté un autre rôle.

A cause des conditions imposées par l'arrivée au pouvoir de Khomeiny, les Français avaient supporté pour une courte durée la présence de l'opposition iranienne dans leur pays. Mais dès leur changement de politique, regrettant leur attitude passée, ils ont commencé à agir en faveur du système de la RI et ont tenté de se venger de leurs revers économiques en Iran sur les révolutionnaires et les militants de l'opposition iranienne. Car l'impérialisme français envisageait des perspectives importantes en Iran pour lui, il entretenait l'espoir de conclure de grands contrats et de participer activement aux projets avantageux de la RI. Il entendait ainsi compenser dans les pays de l'Or noir comme l'Iran les milliards perdus en Irak.

A la différence des Français qui étaient inquiets de perdre leur part du marché iranien, les intérêts du régime de la RII n'étaient pas seulement limités aux relations économiques. Pour le régime iranien, le soutien et la protection politique et morale des Français avaient plus d'importance que les relations économiques. Car dans un monde très concurrentiel où la science et de la technologie se développent à toute vitesse, aucun pays n'est prêt à se passer de la technologie allemande ou japonaise au profit du marché français, si ce n'est contre des avantages compensatoires. Les autorités françaises étaient tout à fait au courant des intentions des dirigeants iraniens. Et les responsables iraniens, dans le but de créer des divergences au sein du front uni de l'Europe et des États unis contre l'Iran, ont décidé d'octroyer de grands avantages économiques à la France en échange des avantages politiques que les Français leur donneraient. Dans ce jeu extrêmement néfaste, les deux parties sont parfaitement conscientes de leurs rôles réciproques et respectifs.

Sur le fondement de ces relations, la France avait rendu public depuis longtemps son soutien au régime de la RII. Dans toutes les réunions internationales, ignorant toutes les résolutions du conseil de sécurité et des autres organes des droits de l'homme de l'ONU, l'état français défend sans hésiter "l'innocence" et la "virginité" du régime de la RII. Dans la poursuite de son soutien ouvert à ce régime, l'état français invite tous les pays du monde à suivre la politique du dialogue et de la tolérance envers l'état iranien.

 

A propos des accords bilatéraux,

 

Monsieur le secrétaire général,

Les éléments que nous venons de mentionner concernant le rétablissement de relations proches entre l'état français et le régime de la RII relèvent bien de la réalité et sont tous fondés sur des informations documentées.

Depuis la reprise des relations secrètes de l'état français avec l'Iran jusqu'à présent où ces relations sont dévoilées au grand jour et que personne ne doute plus que le premier protecteur du régime de la RII est bien l'état français, ces deux états poursuivent leurs compromis au mépris de l'opinion publique mondiale et des résolutions de l'ONU. Cette politique a pour résultat de neutraliser les efforts des instances internationales contre le régime de la RII. La conséquence de cette politique est l'intensification de la répression croissante dirigée contre les forces d'opposition et la privation des droits fondamentaux de la population. Ce soutien flagrant de l'état français à l'Iran est actuellement une réalité incontestable. Les relations de la France avec l'Iran ne se limitent pas seulement à l'obtention d'avantages économiques et à l'octroi d'avantages politiques généraux. La politique de l'état français pour mettre ses concurrents économiques hors jeu du marché iranien repose sur deux axes préférés du régime de la RII :

1) l'octroi de la technologie moderne, d'équipements militaires destructifs et avancés, en un mot de tout ce que les autres pays industriels développés, pour des raisons quelconques, évitent de mettre à la disposition de l'Iran

2) les facilités de circulation des terroristes du régime de la RII en France et la liberté des agents des forces spéciales du régime, qui opèrent généralement sous la couverture de sociétés commerciales, sont accordées en vue d'identifier les opposants du régime en France. Grâce à cette base arrière, le régime iranien peut facilement identifier ses opposants actifs en France et de temps en temps en assassiner un.

 

A propos de la vente des radars RAZIT, des armes et des équipements militaires sophistiqués

 

Concernant la transmission de la technologie moderne et des équipements militaires destructifs, l'organisation des Guérilleros Fédaïs du Peuple d'Iran (OGFPI) dispose de documents et de beaucoup d'informations. Par exemple, nous avons avec nous un témoin des négociations entre les dirigeants du régime de la RI et l'état français qui certifie que la France a vendu au régime de la RII des radars Razit et des missiles à longue portée. La France a touché un grand bénéfice dans cette opération et le régime de la RII a également obtenu satisfaction à sa façon. Pendant la guerre avec l'Irak, qui a duré huit ans, le régime de la RI avait récupéré beaucoup de missiles irakiens.

Il y a plusieurs sortes de contrats dans les relations franco-iraniennes. Actuellement, des milliers de Français se trouvent en Iran pour participer à la réalisation de projets militaires, comme par exemple le projet de l'usine de fabrication d'hélicoptères, de l'aéroport militaire, de l'usine de fabrication de missiles. Par ailleurs une partie de la technologie atomique pour le régime iranien est assurée par la France.

Aujourd'hui la crise économique de la France a atteint un tel niveau que celle-ci pour la résoudre est même prête à traverser le pont cassé et incertain qu'est le régime de la RI. En aidant au renforcement de cet édifice digne de l'époque préhistorique, elle espère améliorer sa situation économique. C'est pourquoi il n'est pas étonnant que l'état français de façon permanente refuse d'exécuter les résolutions internationales votées contre le régime de la RI et ne détourne jamais ses regards du marché avantageux de l'Iran. Depuis des années la population iranienne est l'objet de la cupidité des grands pays industriels et elle ne restera pas indifférente à l'actuelle domination mystérieuse des Français sur notre pays. Au contraire, cela enflammera le feu de sa colère et de son dégoût.

Après ces explications préliminaires, je dois vous informer que sur le terrain politique, en ce qui concerne l'octroi d'avantages secrets au régime au pouvoir en Iran, la situation est de plus en plus grave et honteuse, bien davantage encore qu'en matière économique.

 

Les accords secrets et la question des réfugiés politiques

 

Au niveau politique, les accords entre les états français et iranien ne connaissent aucune limite. Les principes des droits de l'homme, les législations internationales, les réfugiés politiques et les règles sociales n'ont aucun sens dans les rapports entre ces deux états. Pour les régimes iraniens et français, les résolutions actuelles et permanentes de la commission des droits de l'homme et de l'organisation Amnesty international contre le régime iranien ne sont que des bouts de papiers sans importance.

Selon les législations internationales en vigueur et les dispositions de la Convention de Genève de juillet 1951, l'existence de chaque réfugié politique est à l'abri de toute agression et en principe chaque réfugié est sous la protection de l'ONU. Cependant, en pratique, suite à la disparition de l'ex-URSS et des régimes des pays de l'Est, ces législation viennent d'être remises en cause par plusieurs pays industriels avancés. Ces pays étaient favorables à ces législations tant qu'ils pouvaient séduire ainsi les citoyens de l'ex-URSS et des pays de l'Europe de l'Est au profit de l'Occident. Depuis, le monde entier est de plus en plus témoin des incendies criminels dans les foyers de réfugiés politiques, des pressions morales et inhumaines exercées par les états occidentaux sur les immigrés et les réfugiés politiques appartenant à différents pays.

Voyons maintenant dans le cas particulier de la France, qui fut réputée à un moment donné être le "berceau de la démocratie", ce qui se passe aujourd'hui comme compromis sur la vie des militants actifs de l'opposition iranienne. A ce propos je dois vous informer de ce qui suit :

Il y a un an, dans le cadre de la responsabilité dont j'avais été investi par l'organisation, j'ai mis à la disposition des autorités françaises la liste des noms de quatorze agents actifs de l'organisation des renseignements et de la sécurité du régime de la RII (SAWAMA) en France. Cette liste comprend les noms d'agents qui faisaient parfois partie des organisateurs des opérations terroristes en France et qui sont responsables de l'assassinat des dirigeants de l'opposition iranienne. Si l'état français avait pris un minimum de mesures contre les terroristes en question du régime iranien en France, les précédents attentats n'auraient certainement pas eu lieu. Par ailleurs vous savez que cette année l'Organisation des Guérilleros Fédaïs du Peuple d'Iran a rendu public des documents sur l'achat du pétrole irakien par le régime de la RII et elle a prouvé que cette opération s'est faite au mépris et en violation de la résolution du conseil de sécurité sur l'embargo économique de l'Irak. Ces documents prouvent que lors d'un voyage en France l'équipe des gardiens de la révolution iraniens a signé le contrat d'achat du pétrole irakien à Paris. Il suffit d'étudier ces documents pour découvrir le rôle de l'état français dans son soutien au régime iranien et voir qu'il a fermé les yeux sur ce contrat. Comment se peut-il que la France délivre des visas à cinq membres connus et importants des gardiens de la révolution, que ces derniers résident pendant une semaine à Paris, qu'ils signent le contrat d'achat du pétrole irakien et que l'état français ne soit pas au courant de cette opération ?

 

L'aéroport de Bourget est ouvert à toute opération illégale du régime de la RII. Pourquoi le gouvernement français invite-t-il les dirigeants de l'opposition à garder le silence?

Concernant les opérations mafieuses du régime de la RI et la déposition de millions d'U.S. dollars de pierres précieuses trafiquées dans les coffres de la banque Sepah Iran-succursale de Paris, l'état français n'a toujours pas entrepris de démarches contre ces actes du régime iranien. Les documents publiés par l'OGFPI prouvent de façon convainquante que le trafic des pierres précieuses effectué par le régime iranien en France ne pouvait se réaliser qu'avec des garanties de la part des agents français. Si non, pourquoi n'y a-t-il pas encore eu d'action juridique engagée contre les différentes banques iraniennes en France ? Si c'est nécessaire, nous sommes prêts à prouver auprès des instances compétentes comment les agents français en poste à l'aéroport de Bourget de Paris au cours de l'été 1995 ont fermé les yeux sur le transfert des caisses de pierres précieuses de la mafia destinées à la succursale de Paris de la banque Sepah Iran.

Mais ce qui est devenu aujourd'hui une question compliquée et dangereuse ce sont les attentats successifs dirigés contre les responsables de l'opposition iranienne. Parmi les buts poursuivis lors des attentats du régime étaient visés les camarades actifs de l'organisation en Europe et principalement en France. Savez-vous ce que les autorités françaises nous ont répondu devant les agressions permanentes des terroristes du régime iranien? Je vais vous le citer textuellement pour que vous puissiez mesurer l'étendue des arrangements des Français avec le régime iranien. Les Français nous conseillent ceci : "Devant les agents du régime, ne montrez aucune réaction. Vous ne devez pas commettre d'acte qui porte atteinte à notre relation avec eux, mais s'il vous arrive quelque chose, tenez nous au courant"! Malgré toutes les expériences instructives vécues depuis des années suite à ce genre de "conseils", nous devons encore garder le silence et agir comme les intérêts des Français l'exigent. En d'autres termes, laissons les terroristes du régime d'Iran nous assassiner et ensuite nos familles, ou n'importe quel passant, sera autorisé à en avertir les autorités françaises. Au cours de ces dernières années, ce genre d'attitude a-t-il pu aboutir à une solution?

Il y a deux ans le gouvernement suisse a extradé vers la France les assassins de Chapour Bakhtiar. Mais, craignant qu'il ne porte atteinte à ses bonnes relation avec l'Iran, la France a acquitté l'un d'entre eux car il avait des liens familiaux avec Rafsanjani, le président de la République d'Iran. A la même époque, l'assassin d'un des dirigeants de l'opposition iranienne en Suisse venait d'être arrêté en France. Les pressions de l'état suisse et l'opinion publique ont-elles pu avoir une influence dans la politique de la France ? Non. A la fin, la France, au lieu d'extrader le terroriste en question vers la Suisse, l'a renvoyé en Iran.

Au cours de ces dernières années, à plusieurs reprises les responsables de notre organisation en France ont été poursuivis et surveillés par les agents du régime de la RI. Pour éviter tout affrontement armé avec ces terroristes, nous en avons informé les autorités françaises. Mais ils n'ont rien entrepris contre les agents du régime iranien. Et comme toujours la seule réaction et le seul conseil de la France fut de nous dire de ne rien faire et d'informer ses autorités si quelque chose se passait ! Mais le problème ne se limite pas à ce niveau.

Plus les relations entre les États français et iranien s'intensifient, plus la France ferme les yeux sur les activités des terroristes venus d'Iran. Suite aux accords de ces derniers mois, le gouvernement français pour des raisons infondées a mis sous surveillances plusieurs militants de notre organisation. Depuis, les menaces et les recherches des terroristes en provenances d'Iran ont augmenté. Les agents du régime dont nous avons livré cette année le nom aux autorités françaises et qui auraient dû en principe être expulsés, procèdent aujourd'hui en toute liberté à l'identification de nos camarades. Nous nous demandons encore comment les adresses officielles de nos camarades qui sont seulement enregistrées à la préfecture de police ont été mises à la disposition des agents de la SAWAMA en France. D'après les informations reçues de Téhéran, les numéros de téléphone sur "liste rouge" des responsables de notre organisation en France sont entre les mains des agents de la prison d'Evin en Iran.

Cela prouve soit que l'infiltration du régime de la RI dans l'administration française a atteint un tel degré qu'aujourd'hui tous ses éléments sont à des postes clefs, soit que suite à des ententes dont nous ignorons le contenu il a pu détenir ces informations.

 

Comment les dirigeants de l'opposition iranienne sont objet de commerce entre la France et l'Iran

 

Au cours de ces dernières années, neuf militants actifs de l'opposition iranienne en France ont été assassinés. L'état français a-t-il déjà entamé des démarches sérieuses contre les agents du régime de la RI ? Au contraire, l'état français a toujours fait le nécessaire pour que l'exécution des dirigeants de l'opposition iranienne réussisse et, une fois l'opération terminée, pour aider les assassins à prendre la fuite. S'ils sont arrêtés dans un pays voisin, ils sont restitués aux Français qui les acquittent.

Si l'on considère les conditions dans lesquelles Chapour BAKHTIAR a été assassiné (à son domicile, sous protection permanente de cinq agents de la préfecture de police), que pour autant son cadavre est resté ignoré pendant 48 heures et qu'aucun des agents n'a rien constaté (!), auront-ils pitié de moi qui suis un communiste ? L'appétit illimité de l'état français pour le marché iranien a tellement augmenté qu'il présente au régime de la RI les dirigeants de l'opposition comme de l'or ou des perles brillantes et les vendent.

L'Allemagne et la France sont deux pays qui ont certes quelques différences mais des systèmes capitalistes semblables. Comment est-ce donc possible que le procureur et la justice d'Allemagne déclarent après quatre ans de recherches que les dirigeants iraniens KHAMENEY (le chef spirituel), RAFSANJANI (le président de la république), le ministre des affaires étrangères, le commandant des gardiens de la révolution sont les commanditaires de l'assassinat des dirigeants de l'opposition iranienne, tandis que le système français ne voit rien, n'entend rien et ne se sent pas obligé de respecter les principes reconnus mondialement?

Toutes les preuves et tous les exemples démontrent que les relations entre les régimes au pouvoir en Iran et en France sont plus basés sur des rapports d'esclavagisme que sur des rapports politico-économiques. La différence entre le système esclavagiste et les rapports dominant entre ces deux pays est qu'auparavant les esclaves provenaient des guerres et faisaient partie des butins. Mais aujourd'hui les réfugiés politiques iraniens n'ont même pas le droit de l'oiseau qui peut choisir son lieu d'émigration et son sort. Suivant les décisions de tel ou tel pays, ces réfugiés sont expédiés dans tel ou tel coin du monde et la France participe à ce système.

En France, les réfugiés (ou plutôt les esclaves) n'ont pas de chaînes. Dans ce pays, on leur délivre une carte qui les oblige à être joignables à n'importe quel moment par la police. A chaque fois que les "nobles" français et les ayatollahs iraniens font des banquets en l'honneur de la signature de contrats d'une valeur de quatre milliards d'U.S. dollars de la société pétrolière Total ou des contrats représentant des centaines de millions d'U.S. dollars avec les sociétés Alcatel, Dassault, ou d'autres grands groupes français, les dirigeants de l'opposition iranienne doivent alors jouer le rôle de gladiateurs. A l'époque de l'esclavagisme, les gladiateurs étaient emprisonnés dans un lieu avant leur combat de mort. Aujourd'hui dans la France civilisée qui a recours à l'intrigue, les dirigeants de l'opposition doivent être joignables, "ne doivent pas agir" et attendre que les agents du régime viennent les assassiner. Et dans ce cas, les services de sécurité français acceptent enfin de se déranger pour recevoir la nouvelle de cet assassinat par la famille de la victime.

 

Monsieur Boutros BOUTROS GHALI,

Le réfugié politique en France doit oublier sa pensée d'opposant au régime iranien sinon il est dérangé de différentes manières pour enfin être exécuté par les agents de la RI. Ce n'est pas là seulement ma parole ou la parole des camarades de notre organisation. Ces propos ne sont pas le résultat de mon imagination ou de mes illusions. Les pavés sanglants des avenues de Paris en attestent. Aujourd'hui en France, n'importe quel actif contre le régime de la RI finira assassiné par les éléments du régime de la RI bénéficiant de l'aide de l'état français.

 

La responsabilité de l'ONU dans des conditions actuelles

 

Monsieur le secrétaire général de l'Organisation des nations unies

Dans tout l'Iran, la population n'a pas de paix. Partout la population fait face à la situation catastrophique des conditions de vie et aux pressions dictatoriales du régime iranien. L'état français agit depuis longtemps et en tout lieu comme le sauveur et le défenseur inconditionnel du régime de la RI contre la population iranienne. Une des raisons pour lesquelles la France peut se permettre une telle audace réside dans la situation de l'opposition iranienne. Il est vrai que cette opposition continue à souffrir de ses conflits internes, et cela l'a beaucoup amoindrie. Mais cette faiblesse ne donne pas la permission à la France de collaborer avec la RI contre les forces populaires. Nous acceptons le fait que nous sommes affaiblis mais, en Iran aujourd'hui, comme le dit le proverbe, "seuls les nids sont détruits, les aigles sont toujours sur place".

Nous savons parfaitement que le vrai respect des droits du peuple iranien est aux mains des classes iranienne qui se soulèveront en pleine conscience pour gagner leurs droits politico-sociaux. Mais les droits de plus de trois millions d'immigrés et de réfugiés politiques dispersés aux quatre coins de la planète est un autre sujet qui vous concerne.

Vous êtes chargé d'assurer le contrôle de l'exécution et le respect des résolutions et des pactes adoptés dans le cadre de la charte des Nations Unies, dont font partie la déclaration universelle des droits de l'homme et les autres pactes internationaux relatifs aux questions des droits de l'homme. D'après la déclaration universelle des droits de l'homme les peuples ont le droit de se soulever contre les régimes qui ne respectent pas leurs droits fondamentaux. Ainsi notre lutte est légale et légitime. Toute interprétation concernant la pratique de cette lutte revient à ne pas respecter la charte des Nations Unies et la déclaration universelle des droits de l'homme.

Le régime de la RI a été condamné plus de quarante fois par la commission des droits de l'homme de l'ONU pour le non-respect des droits de l'homme et le mépris des pactes et principes mondialement reconnus. Il y a quelques jours, le représentant spécial de la commission des droits de l'homme pour l'Iran a précisé dans son rapport annuel que la violation des droits de l'homme en Iran a augmenté par rapport au passé. Le procureur fédéral d'Allemagne a émis un mandat d'arrêt international contre le ministre des renseignements et de la sécurité du régime iranien. Ce même procureur vient de déclarer le guide, le président de la république, le ministre des affaires étrangères, le ministre des renseignements et de la sécurité et le commandant des gardiens de la révolution comme responsables et commanditaires des assassinats des dirigeants de l'opposition iranienne en Allemagne. Il est évident que les organisations terroristes comme le Djihad islamique et leurs homologues au Liban, en Palestine et au Soudan reçoivent leurs directives de Téhéran et que le régime islamique leur apporte son soutien financier et militaire.

En plus de toutes les preuves et explications que je viens de vous donner concernant l'activité terroriste du régime sur le territoire français, est-ce encore la peine d'apporter d'autres preuves pour démontrer à quel point ce régime est de nature terroriste et la base du terrorisme dans le monde ? Considérant que le régime de la RI n'accorde aucun des droits reconnus par la déclaration des droits de l'homme, la charte des Nations Unies et les pactes internationaux, considérant que les responsables de ce régime se croient envoyés par Dieu et qu'ils peuvent par conséquent diriger la population comme un berger dirige ses troupeaux, considérant que ce régime depuis son arrivée au pouvoir jusqu'à ce jour a exécuté ou assassiné plus de cent mille personnes appartenant aux différentes forces pensant autrement que lui, considérant que ce régime au lendemain de l'arrêt de la guerre Iran-Irak pour intimider les opposants a exécuté en 48 heures plus de dix mille prisonniers politiques et les a ensuite enterrés dans des fosses communes, l'insurrection contre ce régime n'est-elle pas légitime et légale dans toute sa dimension? Ainsi toutes les manoeuvres et tous les efforts d'états comme la France qui visent à profaner la nature de la lutte de notre organisation sont en violation flagrante avec la déclaration des droits de l'homme et les principes internationaux.

Et vous, monsieur le secrétaire général, en tant que garant de la bonne exécution de ces principes, vous devez vous occuper de la défense des combattants de notre organisation. Nous sommes certains qu'en énonçant les vérités et en insistant sur les propos qui précèdent, les dirigeants de notre organisation courront à l'avenir encore davantage de risques en France et en Europe. Outre le régime de la RII, nous tiendrons donc l'état français également responsable de tout probable incident désagréable dirigé contre nous. Pour défendre et assurer les droits des militants actifs de l'opposition et éviter la répétition de toute tragédie due à l'état français, nous vous demandons de faire le nécessaire dans le cadre des responsabilité que l'ONU possède.

 

BAHRAM - Le porte-parole de l'organisation des Guérilleros Fédaïs du Peuple d'Iran

21.11.1996