Les pierres précieuses de la mafia internationale sont conservées dans les banques du régime de la république islamique d'Iran (RII)

 

* La succursale de Paris de la banque Sepah Iran (BSI) est l'un des centres où sont conservées ces pierres précieuses

 

* La succursale de Paris de la banque Tejarat Iran (BTI) est responsable du règlement des achats d'armes

 

Depuis longtemps le régime de la RII, pour assurer ses besoins en devises et pour combler ses déficits financiers, recourt à divers trafics et opérations hasardeuses. Les banques du pays qui doivent normalement faire partie des piliers de l'économie sont actuellement comme des jouets entre les mains de la bourgeoisie libérale et commerciale. La désignation des ministres, des hauts responsables des ministères des finances et de l'économie ainsi que des directeurs des banques, comme des autres organes, ne se fait pas sur la base de la spécialité ou du mérite du candidat. Elle s fait en fonction de la proximité et de la dépendance de la personne avec telle ou telle ligne politique.

Comme les hauts postes des ministères des finances et des impôts sont, tout comme le PDG des banques, des moyens d'accès pour les dirigeants du régime aux richesses financières du régime, ils sont en permanence l'objet d'une grande attention d'une forte sensibilité de la part des responsables de l'état. L'importance de ces fonctions-clés pour les gouvernants est telle que parfois la nomination de leurs titulaires crée de sérieux conflits.

Les succursales des banques à l'étranger et la désignation de leurs dirigeants revêtent une importance égale à celle des ambassades. Certaines succursales des banques relèvent de l'autorité et du contrôle direct du bureau du président de la république, de la SAWAMA (organisation des renseignements et de la sécurité nationale iranienne) et du service du procureur installé au sein des banques. D'autres, moins au courant des secrets et des règlements spéciaux, dépendent de la banque centrale d'Iran (BCI). Par exemple, en France, la BSI et la BTI sont sous le contrôle de la SAWAMA tandis que les banques Melli et Saderat remplissent leur devoir sous l'autorité de la BCI.

 

La Banque Tejarat Iran

Concernant la distribution des taches, la BTI, dirigée par Zafaranlou et son conseiller Amini, est responsable des règlements du régime en France, de la négociation avec les autorités et les compagnies françaises ayant d'importants investissements en Iran. C'est à cet établissement qu'il revient de trouver des solutions pour résoudre les différends financiers avec les compagnies françaises, et dons de négocier avec le gouvernement français sur les paiements dont les échéances ont expiré depuis longtemps.

Hormis ces taches officielles, cette succursale s'occupe aussi des règlements des achats d'armes clandestins du régime dans plusieurs pays européens. Les actifs de la SAWAMA en Europe sous forme de sociétés commerciales ont pour objet l'achat d'armements sophistiqués, d'appareils électroniques et de produits chimiques. Le règlement de tous ces achats est effectué en espèces par la succursale de Paris de la BTI. Le service de renseignements du régime ont leurs agents dans cette banque. Ces agents, en apparence de simples employés, exercent tous des responsabilités bien spécifiques pour la SAWAMA.

Nous reviendrons de façon plus détaillée dans nos prochains numéros sur les pots de vin, la corruption et les commissions très appréciables touchées par les responsables de Paris de la BTI.

Rappelons ici simplement que, l'année dernière, lors d'une négociation avec les sociétés françaises sur les paiements dont les échéances avaient expiré, les dirigeants de la BCI avec la collaboration de Zafaranlou et Amini ont refusé de régler les intérêts de retard de paiement pour un montant de 50.000.000/FF (nous rappelons pour nos lecteurs que le montant de la dette du régime iranien aux sociétés françaises est 650.000.000/FF). Ils ont déclaré que le non-paiement des intérêts de retard faisait partie des conditions de règlement et que cette condition avait été acceptée par les sociétés françaises. Hormis quelques cas qui ont bénéficié de remboursements avec les intérêts de retard (ils ne représentent que 10% de 5.000.000/FF), le reste de tous les intérêts de retard a été partagé entre les responsables de la BCI et de la BTI. Un autre cas concerne le superbe bureau de la BTI en plein milieu de la célèbre avenue des Champs-Elysées. Les responsables de la banque en touchant d'important montant de commission, ont libéré un local aussi prestigieux et bien placé pour emménager dans un nouvel local au 124-126 rus de Provence - 75008 Paris. Ce nouveau local a été acheté à 35.000.000/FF. Dans cette opération d'achat, les responsables de la banque ont reçu 15.000.000/FF. Et la principale raison de l'arrestation et de l'emprisonnement du PDG de la BTI, Mohammad Eftekhari, en Iran est lié à ces activités du détournement de fond. Celui-ci a resté trois mois dans la prison.

L'Organisation des Guérilleros Fédaïs du Peuple d'Iran (OGFPI) par ses efforts incessants a réussi à acquérir des documents et des dossiers scandaleux sur les activités contraires aux normes sociales et internationales du régime de la RII. Ces documents prouvent que ce régime, pour rester au pouvoir, a recours à des activités criminelles avec la mafia internationale. L'attitude de certains pays européens à cet égard est très étonnante. Ces états sont parfaitement au courant des activités criminelles du régime de la RII mais, pour atténuer leur crise économique et parvenir à la conclusion de quelques accords économiques, ils ferment les yeux sur les opérations terroristes et mafieuses du régime iranien.

 

La Banque Sepah Iran

Avant de commencer à étudier les différents cas d'activités illégales de la BSI, il est indispensable d'exposer à titre préliminaire la situation, le contrôle et la surveillance du régime au sein de cet établissement.

Comme le BSI à l'époque du Shah était responsable du règlement des achats d'armement, le régime de la RII a voulu profiter de l'expérience de la banque et n'a pas touché à cette spécialité de établissement. De ce fait une partie des opérations commerciales de l'état, les achats d'armement, surtout les achats secrets et les règlements des achats des gardiens de la révolution ou d'autres organes de l'état, ont été transférés à la BSI.

A la suite de l'insurrection de février 1979, beaucoup de nominations sont intervenus au sein du personnel pour qu'enfin les éléments de la SAWAMA puissent prendre place dans la banque. Ensuite vint le tour des changements dans les succursales des banques à l'étranger. Ces succursales devaient entrer en jeu pour les règlements secrets du régime. De toutes les succursales, celles de Paris étaient considérées comme plus adaptées que les autres pour réaliser les projets du régime, grâce à la proche relations politique et économique du régime avec la France. Les agents du régime y agissaient en complète liberté pour trouver tout type d'équipement électronique avancé ou des armes chimiques, voire même atomique. La France est considérée comme un lieu sur où les agents de la SAWAMA peuvent circuler, sous couvert de leurs activités commerciales, pour organiser et diriger des opérations terroristes contre l'opposition.

 

SAWAMA et l'organisation du personnel de la banque

Le personnel de la succursale de la BSI à Paris est organisé de sorte que les agents de la SAWAMA peuvent entrer en contact avec eux en toute indépendance. Mais la SAWAMA, pour garantir encore davantage la qualité de ses relations et de son contrôle, a exigé de l'ambassade d'Iran à Paris qu'elle licencie un de ses agents (en apparence un simple fonctionnaire) pour qu'ensuite il soit embauché à la BSI. C'est avec cette arrière pensée que Mohammad Namdari Kazerouni a été licencié de l'ambassade. Vu la personnalité de M. Ashtari Larki (le directeur de la BSI à Paris), Namdari avait pour directive de s'adresser à lui et de se présenter comme quelqu'un de sympathique et dans la misère. Namdari a bien joué son rôle. Il a été recruté comme coursier de la succursale. La SAWAMA a pu ainsi développer son réseau et prendre sous son contrôle direct toutes les communications téléphoniques de la banque avec les clients et tous les contacts personnels des employés avec le monde extérieur. Depuis son recrutement, Namdari fait un rapport quotidien de tout ce qui passe à la banque et l'envoie directement à Téhéran. Ainsi la BSI est rentrée complètement dans les normes. Depuis, les allées et venues des agents se sont accrues et le régime a confié la responsabilité de beaucoup opérations et de règlements secrets à la succursale. L'activité du réseau de la SAWAMA à la BSI s'est tellement développé que peu à peu certains éléments de l'opposition qui n'exercent pas d'activité sérieuse contre le régime ont commencé à fréquenter la succursale. Sur recommandation de la SAWAMA, certains de ces éléments qui font du commerce ont reçu des prêts et des crédits de la BSI à Paris. Ces éléments font partie de ceux qui, de façon ouverte ou cachée, propagent des rumeurs contre les organisations révolutionnaires et qui essayent, régulièrement, d'accentuer les contradictions et les antagonismes au sein des organisations de l'opposition. Le réseau largement étendu de la SAWAMA en France propage par l'intermédiaire de ces éléments de fausses informations et des rumeurs dans l'opposition. ces individus se présentent comme des opposants au régime et gardent une relation avec certains courants de l'opposition mais en vérité ils agissent comme la cinquième colonne du régime.

Par exemple, un de ces « opposants », qui lance parfois des campagnes contre le régime et a gagné la confiance de quelques écrivains, a reçu 50.000/FF de prêt sur recommandation de la SAWAMA auprès de la BSI - succursale de Paris. Les dossiers relatifs à ce prêt existent encore à la banque. Mais, sans aucun doute, quand nous rendrons public les noms de ces éléments, ils prétendront sans honte que la société qui a reçu ce prêt n'est pas immatriculée à leur nom !!!

Ces individus qui se baladent de temps en temps avec le troisième personnage de la SAWAMA en France ou entrent ostensiblement à l'agence de Paris de la BSI pour y rester pendant des heures, quelle excuses pourront-ils présenter ?

Laissons ces détails pour une autre occasion et passons à la conservation de centaines de millions de dollars de pierres précieuses dans les coffres de la banque.

 

La raison de l'acceptation de ces pierres précieuses par la BSI

Au cours de ces dernières années, quelques trusts et sociétés apparemment financières ont déposé pour des centaines de millions de dollars de pierres précieuses auprès de la BSI - succursale de Paris. Ces bijoux y sont encore. Les autorités françaises compétentes peuvent les inspecter dans les coffres situés au sous-sol de la banque. Pour qu'il ne subsiste aucun doute, nous publions dans ce numéro les photos de ces pierres, le rapport d'expertise sur leur qualité, le certificat d'expertise concernant leur valeur ainsi que le reçu de la déposition de ces pierres précieuses dans les coffres de la banque (safe keeping).

Partout dans le monde ce genre opérations frauduleuses est interdit : pourquoi n'est-il donc pas procédé à des vérifications ? Pour oublier les conséquences de la pauvreté économique, le manque de droits fondamentaux et la répression moyenâgeuse du régime de la RII, la jeunesse se réfugie malheureusement dans la drogue, et elle risque la pendaison pour cela : au titre de quelle loi ou de quelle norme sociale ? Lorsque ce même régime procède à des trafics et à des opérations mafieuses à l'échelle mondiale, personne ne s'oppose à lui. Dans un pays où un jeune est exécuté à cause de la possession de 100 dollars d'opium ou parce qu'un cambiste porte sur lui 25.000/FF en espèces, qui a délivré l'autorisation aux dirigeants de la RII de réaliser un trafic de pierres précieuses pour des centaines de millions de dollars ? La principale raison de pareilles opérations pour le régime de la RII est de garantir l'approvisionnement en devises nécessaires à l'achat de technologie avancées et aussi à combler les trous de son budget. A présent, nous allons étudier le rôle des sociétés et des trusts dans la déposition de centaines de millions de dollars de pierres précieuses. Les milliers de pages des documents présents prouvent opération.

 

Les trusts qui ont déposé les pierres précieuses à la BSI

Un de ces trusts s'appelle AURA INVESTMENT LTD (AIL). Les agents de la RI souhaitaient bénéficier d'une ligne de crédit de 100 millions de dollars en faveur de la société Aluminium Almehdi. Pour y parvenir, ils ont incité la BSI à entrer en contact avec la société Thames Ressources (sous la direction de Tom Ford et Garth) par l'intermédiaire de la société Hosha (située avenue Kléber à Paris) car Thames Ressources permettait d'accéder à AIL et à ses moyens financiers. La demande d'une ligne de crédit pour la société Aluminium a été préparée par son PDG Reza Gholi et présenté à la BSI par l'ambassadeur iranien en France. Les trusts et les autres sociétés intermédiaires, comme Thames Ressources, ont été présentées par le régime et son ambassadeur en France. Pendant longtemps les réunions avec les sociétés intermédiaires, et d'autres acteurs de ces opérations, avaient lieu à l'ambassade d'Iran à Paris. Le projet était le suivant :

La société AIL et des sociétés auxiliaires devaient déposer des pierres précieuses pour une valeur égale à 100 millions de dollars auprès de la banque. Après les avoirs réceptionnées, la banque devait émettre des reçus (safe keeping). L'émission de safe keeping prouve que les fonds nécessaires existent à la banque. Ainsi, la banque peut offrir une ligne de crédit à la société Aluminium Almehdi pour qu'ensuite cette société puisse acheter ce dont elle a besoin aux compagnies françaises. (On notera aussi que grâce à cette méthode, le régime de la RII a été en mesure de conclure l'achat de trois Airbus avec la compagnie française French Aerospace. Pour cette opération, la société Gem Lab Schmuka a déposé des pierres précieuses d'une valeur de 18.600.000 dollars auprès de la banque. Les documents l'attestant sont joints.) Par la suite, la société AIL a déposé à plusieurs reprises des pierres précieuses à la BSI. Dans un court délai, AIL, dirigée par Saïf Uldin Durbar, a pu déposer 180.000.000/DM de pierres précieuses. En outre, cette compagnie a déposé d'autres documents et certificats auprès de la BSI prouvant l'existence d'or et de bijoux auprès d'autres banques.

D'après les documents existant à la banque, les premiers dépôts de pierres effectués par AIL auprès de la BSI - afin qu'elle puisse financer les projets de l'état iranien - représentaient un montant de 180.000.000/DM. La deuxième série de dépôts comprenait quatre-vingt douze colis. Par la suite, d'autres colis ont été déposés, d'une valeur estimée à plus de 100.000.000 dollars. Au total, la société AIL a déposé pour deux milliards cinq cents millions de dollars de documents certifiés dont les originaux sont toujours à la banque. Pour toutes ces opérations, la succursale de Paris de la BSI a débité pour frais le compte de la société AIL d'un montant égal à 1.750.000 FF.

 

La vente de trois Airbus A330 par French Aerospace pour une valeur de 48.000.000 U.S. dollars

La société Safiran qui appartient en fait à Mahloudji (ministre des mines et des métaux), Nahvi, Habibian et ......... (................... en France) - a déposé une demande pour l'achat de trois Airbus. Cette société n'avait pas les fonds nécessaires pour les acheter. Mais grâce à l'ambassadeur, elle était au courant des moyens de paiement de la BSI - agence de Paris. Et elle était intéressée par l'achat de trois Airbus français. Le médiateur de cette opération fut Rafiey Tary Faramarz. Il est un des agents responsables des achats spéciaux du régime. Il exerce une grande influence au sein de l'ambassade d'Iran en France ainsi qu'au sein du ministère des transports en Iran. Il fut l'organisateur de toute opération avec la banque, l'ambassadeur et la société French Aerospace. C'est Rafiey Tary qui fixa une commission de six millions de dollars pour l'achat des trois Airbus, d'un montant de 48 millions de dollars. Sur cette commission, il avait proposé un million de dollars à M. Ashtari Larki et de partager le reste entre lui-même, l'ambassadeur et d'autres agents du régime à Téhéran et à Paris.

Le contrat d'achat des trois Airbus a été signé à l'ambassade d'Iran à Paris en présence de Rafiey Tary, de l'ambassadeur Asséfi, de M. Ashtari Larki, du représentant de la société French Aerospace et ..... . A titre d'acompte pour l'achat des Airbus le compte d'AIL auprès de la BSI a été débité pour un montant de 3.000.000 dollars au profit de French Aerospace. Et pour le reste de la facture, la BSI de Paris a émis illégalement la garantie bancaire nécessaire pour la somme de 45.000.000 dollars. Car la succursale de Paris de la BSI ne disposait pas d'une telle somme ni ne disposait d'un crédit équivalent mais, grâce aux pierres précieuses reçues de AIL, elle pouvait s'engager auprès de French Aerospace. Des 45 millions de dollars d'engagement de la BSI, 39 millions étaient destinés à French Aerospace et six millions devaient constituer la commission.

 

Juillet 1996

 

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