DOCUMENTS CONCERNANT L'ACHAT DE PETROLE IRAKIEN PAR LES GARDIENS DE LA REVOLUTION DU REPUBLIQUE ISLAMIQUE D'IRAN (RII)

 

 

Suite aux dénonciations permanentes de l'Organisation des Guérilleros Fédaïs du Peuple d'Iran (OGFPI) contre le régime de la RI, nous procédons actuellement à la publication de documents concernant l'achat de pétrole irakien par les gardiens de la révolution iraniens. A cause de l'importance du problème du problème et pour bien informer le public de la nature impopulaire et des secrets de ce régime, nous sommes obligés de préparer la présente d'après le rapport d'un des camarades responsable de l'opération.

Depuis ces dernières années, nous recevions régulièrement des informations relative à la participation des dirigeants du régime au marché noir irakien. Apres l'étude d'une partie des documents et des informations reçues, nous nous sommes rendus compte que le marché noir irakien, du fait de ses bénéfices importants, intéressait les principaux dirigeants iraniens. Au cours des dernières années, ils ont organisé des caravanes pour transporter des marchandises par des sentiers du Nord et du Sud de la frontière irano-irakienne. Ces marchandises une fois arrivées en Irak, étaient vendues par les trafiquants 30 fois leur prix habituel.

Pour approfondir notre connaissance de ces trafics, nous avons investi dans le domaine. Ainsi, nous avons aperçu que les commerçants liés aux dirigeants iraniens tiennent le rôle principal dans le commerce de sucre nécessaire à la population irakienne. A chaque fois que les navires transportant du sucre arrivaient au port de Bandar Abbasse, une fois déchargées, la marchandise était aussitôt chargée dans des camions pour être ensuite confiée aux caravanes de trafiquants dans les régions frontalières. Le prix de vente du sucre sur le marché noir irakien par le commerçant iranien était de 25 fois son prix d'achat aux compagnies brésiliennes.

Au cours de nos recherches et de nos efforts pour obtenir davantage d'informations à ce propos puis pour identifier les équipes opérationnelles du régime à l'étranger, nous avons réalisé l'énorme intérêt des dirigeants du régime pour l'achat et le trafic du pétrole irakien.

Ainsi pendant trois ans, en prenant de gros risques dans des opérations de ce genre, nous avons réussi à mettre la main sur les documents présents. Espérant ainsi que notre action pourra accélérer la chute du régime de la RII et tourner une page brillante dans l'histoire héroïque des Fédaïs du peuple.

Malheureusement, au cours de ces opérations et d'autres opérations similaires, quelques camarades de l'organisation se sont fait arrêter par les bourreaux du régime. Au moment opportun, nous reparlerons du rôle de chacun de ces combattants Fedaïs. Aujourd'hui, nous rendons public les documents pour lesquels nous sommes sous la menace de quelques autorités.

Nous sommes conscients des risques ultérieurs liés à ces dénonciations. Mais, plein de foi dans la justesse de nos idées et à la victoire, nous poursuivons cette voie avec fierté.

Au cours des longues années de luttes révolutionnaires, nous avons bien vu que lors de la diffusion de la vérité et la dénonciation des criminels et des malfaiteurs, nos amis ont été la cible des attaques haineuses et vengeresses des ennemis de notre organisation. Malgré cela, nous remplissons notre devoir révolutionnaire même si nous ne doutons pas que les éléments de l'impérialisme et des réactionnaires au pouvoir, furieux de notre action, porteront encore des coups bas contre notre organisation.

 

Concernant le pétrole irakien

Ces dernières années, le trafic du pétrole irakien, par le Nord et par la région de l'Azerbaïdjan par des camions-citernes faisait partie des affaires juteuses du régime iranien. De ce fait, nous fûmes parfois témoins d'une concurrence acharnée entre les gardiens de la révolution et les fils de RAFSANJANI (le président de la RII - ndlr). Dans les années postérieures à la guerre Iran-Irak, les responsables du régime, ont informé à plusieurs reprises les autorités irakiennes qu'ils étaient prêts à acheter le pétrole irakien en grande quantité pour le revendre au marché noir.

Tous les centres de décision de gouvernement iranien: le bureau de KHAMENEY, de RAFSANJANI, les gardiens de la révolution et quelques députés du parlement comme NATEG-NOURRI et la SAWAMA (organisation du renseignement et de la sécurité nationale iranienne - ndlr), se sont occupés de ce commerce. Mais chacun voulait garder secrets ses efforts. Car les contradictions et les différends internes empêchaient que chacune des parties prennent le risques d'aborder le sujet avec l'autre. Espérant trouver une issue, chacun attendait une occasion pour profiter de ce « buisness » lucratif sans qu'on parle de lui.

La partie exécutive de cette opération devait obligatoirement relever des gardiens de la révolution et précisément de Mohsen REZAÏ (le commandant en chef des forces des gardiens de la révolution - ndlr). Car ce sont ces forces qui tiennent le contrôle des frontières et l'armée n'a aucun pouvoir dans cette région. Comme Chypre est considérée comme un lieu sûr, les dirigeants et les agents secrets du régime iranien fréquentent très souvent cette île.

Ainsi, en 1993 plusieurs réunions ont eu lieu entre ceux-ci et les intermédiaires pour la vente du pétrole irakien. A ce stade de la commercialisation, les agents de renseignement iraniens étaient plus présents. Les intermédiaires étaient représentés par les délégations diplomatiques de deux pays à Téhéran et l'ambassadeur de l'un de ces deux pays avait même confirmé ces intermédiaires. C'est finalement après cette confirmation de l'ambassadeur que les agents iraniens ont voyagé à Chypre (pour des raisons de sécurité et éviter tout abus des services du renseignement et d'espionnage, nous n'indiquons pas les noms de ces deux pays ni celui de l'ambassadeur).

Apres quelques jours de négociations à Chypre, les agents du régime ont décidé d'inviter les intermédiaires à Téhéran. Un mois après, deux des intermédiaires ont parti à Téhéran. Le prétexte de ce voyage était le commerce de tuyaux métalliques. Ils étaient autorisés à passer la journée dans une appartenant aux agents de la SAWAMA. A Téhéran, ils étaient sous la surveillance permanente des agents du régime, à tel point que, même pour rendre visite à l'ambassadeur qui les avait confirmés, ils étaient obligés d'avoir l'autorisation de la SAWAMA.

Ces deux personnages avaient simplement le droit de circuler entre leur lieu de résidence situé avenue du Dr.FATEMI (Hôtel Lalah) et l'ancienne avenue de Karim-Khan-Zand. Pendant leur séjour à Téhéran, sur le conseil du bureau de Rafsanjani, les experts du pétrole ont rejoint les équipes de négociateurs pour qu'ils puissent étudier le contrôle du pétrole, les modalités du transport ainsi que la délivrance du certificat d'origine. Ces experts avaient été auparavant confirmés par le service de renseignement du ministère du pétrole.

C'est après ces négociations et après avoir obtenu des garanties sur la capacité des intermédiaires à leur livrer du pétrole, du gasoil et de l'essence irakiens que les responsables iraniens ont donné leur accord pour la sortie du pays de ces intermédiaires. Ensuite, ils leur ont promis qu'ils allaient désormais entrer en contact avec la société mère et son P.D.G.

En d'autres termes, les dirigeants iraniens, une fois rassurés, n'ont plus voulu être en contact avec de simples intermédiaires pour aborder un sujet aussi important: « le trafic du pétrole irakien ». Ils voulaient rencontrer le 1er personnage et le vrai-decideur de la compagnie en question, tout cela devant rester ultra-sécret.

Finalement les agents du régime ont pris contact avec le P.D.G. de la société UNIPACK, M.SISOVIC. Ils lui ont demandé de venir en secret en Iran et de rester entièrement discret sur le but de ce voyage. Pour faire ce voyage, SISOVIC a utilisé son passeport yougoslave, et en passant par Doubaï est arrivé à l'aéroport de Téhéran.

A l'aéroport de Téhéran, il s'est passé un incident imprévu. Comme l'activité de SISOVIC et sa relation avec les irakiens pour les transactions pétrolières étaient bien connus des services de renseignement iranien, il figurait depuis des années sur la liste des indésirables dans le pays. L'importance de ce voyage et la discrétion empêchent une bonne préparation du voyage de SISOVIC entre le SAWAMA et le ministère des affaires étrangères. C'est pour cette raison que quand SISOVIC est arrivé à l'aéroport, les agents de l'aéroport ne pouvaient pas légalement le laisser entrer.

SISOVIC a dû attendre 2H à l'aéroport afin que les contacts nécessaires aient lieu entre les autorités de l'aéroport, du ministère des affaires étrangères et de la SAWAMA. A la fin, SISOVIC après avoir été reçu par ses correspondants, a du quitter l'aéroport en direction de son hôtel par les portes de service. La copie du passeport yougoslave de SISOVIC avec le tampon d'entrée de l'aéroport de Mehrabade est joint à la présente.

Pendant son séjour de trois jours à Téhéran, SISOVIC a rencontré les responsables des gardiens de la révolution concernant cette affaire. A cette phase de la négociation, il n'existait pas encore l'harmonisation nécessaire entre le bureau de KHAMENEY, le bureau de RAFSANJANI, la SAWAMA et les gardiens de la révolution.

Apres la visite de SISOVIC à Téhéran, le rapport de ce voyage a été présenté séparément au bureau de KHAMENEY et à celui de RAFSANJANI. Le bureau de KHAMENEY avait déclaré qu'il était d'accord avec cette opération. Le directeur du bureau avait indiqué que « KHAMENEY est d'accord à la condition que les bénéfices de cette opération soient consacrés à la construction d'hôpitaux ». Ce même responsable précisait que KHAMENEY avait annoncé qu'il « ne pouvait pas présenter son accord plus clairement que cela ». En parlant de consacrer les bénéfices de opération à la construction d'hôpitaux, d'une part il voulait légaliser opération et d'autre part prendre les précautions nécessaire.

Le régime de la RII veut consacrer les profits à la construction d'hôpitaux comme il demande de l'argent aux trafiquants de drogue et aux condamnés à mort pour les faire acheter leur grâce. Ensuite, il consacre cette somme à « assurer » la vie des filles déshéritées.

Par contre, au bureau de RAFSANJANI, nous ne voyons pas du tout ce genre de précautions. Ici, tout fonctionne comme ailleurs. Dans ce bureau, toucher un pot de vin et participer à la corruption n'a rien d'anormal. N'importe quelle connaissance des membres de ce bureau ou des fils de RAFSANJANI, n'a pas besoin de respecter les apparences.

Les membres de ce bureau, ils détaillent davantage le contenu du projet d'accord. Leurs questions étaient plus techniques. Comme par exemple la quantité globale, les modalités du transport, le rôle des gardiens de la révolution et (notamment sur le point de savoir si les agents des gardiens de la révolution sont au courant de la participation du bureau de RAFSANJANI dans opération) ? La réponse à cette question était claire: « Oui, ils savent que le bureau de RAFSANJANI est d'accord avec opération mais ils ne sont pas au courant des détails ». Ils ont posé d'autres questions: « Le bureau de KHAMENEY est-il au courant ? » et « Quelle pourcentage doivent-ils toucher? ». La réponse: « 21% ».

Le bureau de RAFSANJANI avait proposé de consacrer 5% de cette pourcentage au conseil des surveillants de la constitution, car il y a de fortes chances qu'ils découvrent opération.

Apres la réunion au bureau de RAFSANJANI, aucune des parties ne voulait prendre la responsabilité d'informer le Conseil des surveillants. Ils pensaient en effet qu'une fois ce Conseil informé, d'autres seraient au courant. Les gardiens de la révolution considéraient que le Conseil des surveillants était composé de gens bornés et que le risque existait qu'ils désignent quelqu'un pour contrôler opération. Pour cette raison, des différents ont surgi entre les agents de la SAWAMA et Mohsen REZAI. Enfin, ils ont décidé de ne pas informer ce Conseil des surveillants dans son ensemble mais uniquement, par intermédiaire du bureau de RAFSANJANI, l'ayatollah MECHKINI (un des personnages importants de ce Conseil - ndlr) soit tenu au courant.

Quand tous les organes exécutifs ont annoncé qu'ils étaient prêts, par le biais de ministère de l'intérieur, une circulaire destinée au ministère des transports, au préfet d'Azerbaïdjan, du Kurdistan et à la police de la circulation routière a été adoptée. D'après cette circulaire, les destinataires devaient faire le nécessaire pour l'harmonisation de opération. En d'autres termes, ils devraient préparer le terrain pour le transport quotidien de 50 camions-citernes en provenance de la frontière KHOSRAWI vers les régions centrales du pays sans qu'ils soient arrêtés ni contrôlés.

La société responsable du transport, était une société turque appartenant au fils de Turgut OZAL (l'ancien président de la république de Turquie - ndlr). Celui-ci avait reçu 80.000$ d'acompte de la société UNIPACK. Les camions-citernes avaient reçus l'autorisation de circuler dans les régions centrales d'Iran. Dans les pourparlers suivants, la société turque du fils de Turgut OZAL a finalement été mise de côté.

Les Iraniens n'étaient pas très satisfaits des allers-retours des chauffeurs turcs dans les régions centrales d'Iran. Ils ne pouvaient pas accorder une telle confiance aux camionneurs turcs qui devaient transporter le pétrole jusqu'aux ports iraniens pour qu'il soit ensuite embarqué sur les pétroliers. A l'annonce que les dirigeants du régime iranien étaient prêts, SISOVIC fut de nouveau convoqué en Iran. Mais cette fois-ci, ce était pas un invité inattendu qui devait patienter pendant 2H à l'aéroport de Mehrabade. Car il représentait encore d'autres opérations avantageuses à réaliser. Déjà, MAHDAVI KANI lui avait envoyé un message pour l'engager à vendre d'avance le pétrole iranien. Il lui avait proposé « de vendre pour cinq milliards d'US dollars de pétrole au prix de la fin de l'année 1993 à 2/5% de moins que le prix du Doubaï. Pour l'avance que les Iraniens toucheront, ils paieront 8% d'intérêts. Par conséquence si SISOVIC a des clients potentiels, ceux-ci peuvent voyager en toute liberté en Iran, sans avoir besoin de visa. Les Iraniens leur dérouleront le tapis rouge ».

Quand SISOVIC est arrivé à Téhéran, tout le monde; comme par exemple: AGHAZADEH (ministre du pétrole - ndlr), le parlement etc l'attendait. Ils pensaient tous que SISOVIC pourrait vendre le pétrole iranien d'avance et qu'il était venu pour cela. Ils avaient informé le Parlement que SISOVIC était capable d'exporter les produits fabriqués en Iran comme les tracteurs, les pneus de tracteurs, des camions Benz etc, vers la Turquie et des pays arabes. Toutes ces conversations sont véridiques et nous avons à notre disposition tous les documents et les catalogues le prouvant. Ils était même prévu d'exporter des camions Benz et des pneus en Irak. Il était également envisagé qu'outre le trafic du pétrole, SISOVIC ouvrirait un bureau à Téhéran pour importer de Russie du bois, du papier etc, et que le parlement devrait faire le nécessaire pour adopter une loi offrant au ministère du commerce tout pouvoir dans ces domaines. Pendant tout son séjour en Iran, SISOVIC fut toujours bien reçu, mais vers la fin de nouveau des différends surgirent entre les gardiens de la révolution et les autres organes. Les gardiens de la révolution ne voulaient à aucun prix que SISOVIC rencontre quiconque car ils craignaient que celui-ci ne parle avec quelqu'un d'autre du trafic du pétrole irakien. Dans ce cas-là, les gardiens de la révolution n'accepteraient pas la responsabilité du passage et le transport du pétrole. L'inquiétude des gardiens de la révolution était justifiée, car SISOVIC parlait trop et il était très influençable. A chaque fois qu'il était en face des promesses, SISOVIC commençait aussitôt à parler de ses relations, SISOVIC avait crée une relation directe avec un membre du ministère des affaires étrangères qui était au courant du trafic du pétrole irakien. A la fin de son voyage, SISOVIC a reçu l'ordre de ne rencontrer personne et qu'il repousse ses rendez-vous à son prochain voyage à Téhéran. Finalement il est rentré à Paris. Il était prévu qu'il aille de nouveau à nouveau à Téhéran 20 jours après pour la signature du contrat.

A cause de la nécessité de rendre public ce contrat et de l'obligation d'en avoir un exemplaire pour prouver ce que nous avancions, nous avons fait tout notre possible pour que le lieu de signature soit changé (a l'avenir nous en détaillerons les modalités et les efforts). Nos collègues ont réussi à faire le nécessaire pour que le voyage de SISOVIC pour Téhéran soit annulé.

Ainsi, il a été convenu qu'un équipe désignée par les gardiens de la révolution vienne en France pour la signature. Finalement, Mohsen HABIBI KHOUZANI portant le passeport no 5291253, Verej SARKISSIAN portant le passeport no 4821946 et Karim SHAKOURI HAJI LARI portant le passeport no 5355664 sont arrivés à Paris. Mohsen FAZELI TEHERANI était déjà arrivé du Canada depuis quelques jours. A Paris, ils ont été accueillis à l'hôtel François 1er. Avant de prendre le vol pour Paris, cette équipe avait exigé de SISOVIC de rédiger deux sortes de contrats. Dans un de ces contrats, la réduction devait être fixé à 33% et dans l'autre à 21%. Le contrat avec les 21% de réduction était destiné au bureau de KHAMENEY, à RAFSANJANI, à Mohsen REZAI et à FALAHIAN (ministre de renseignement). Et la différence de 12% était destinée à être partagée entre l'équipe présente à Paris.

Le cerveau de cette équipe était Mohsen FAZELI TEHERANI, une personnage mystérieux et très dépravé. Résidant au Canada, il est le conseiller du régime en matière pétrolière et s'occupe de la vente iranien sur le marché noir. Il est en relation directe avec le ministère du renseignement et à chaque voyage qu'il effectue à Téhéran, il est très bien accueilli. Il entretient aussi une relation privilégiée avec les gardiens de la révolution et il s'occupe de leur liste d'achats secrets.

Concernant les traits caractéristiques de sa personnalité, nulle explication ne sera suffisante. Nous pouvons simplement dire qu'à part la dépravation de ses relations intimes, il est plus impitoyable qu'un tortionnaire. Il avait rédigé plusieurs fois les contrats et il les avait faxés plusieurs fois de Téhéran à Paris et de Paris à Téhéran. C'est lui qui est arrivé à obtenir le consentement des dirigeants du régime, et a pu prendre la responsabilité de l'exécution de opération. Comme HABIBI KHOUZANI ne pratiquait aucune langue étrangère, FAZELI lui servait de traducteur. Pendant le déroulement des négociations et des pourparlers, il interprétait les paroles de SISOVIC pour HABIBI KHOUZANI de la manière qu'il voulait. Bien que HABIBI ne voulait signer le contrat qu'après une ultime entretien avec les autorités de Téhéran, FAZELI l'a persuadé que les conditions étaient excellentes. Par crainte que le contrat ne soit pas signé et qu'il touche sa commission avec du retard ou qu'il ne le touche jamais, il a fait tout son possible pour obliger HABIBI à le signer. Au cours de la préparation de différents contrats, il évitait toujours de citer le nom du pays vendeur de pétrole. Finalement avec l'appui et l'insistance de SISOVIC et d'autres, le point Zéro sur la frontière Iran-Irak de KHOSRAWI fut ajouté. D'après les informations reçues, SISOVIC à l'époque sans raison particulière insistait pour citer le point Zéro de la frontière entre les deux pays. Un autre élément prouve que ce pétrole est produit par Irak. Dans une des articles du contrat, nous lisons que même après la levée de l'embargo contre l'Irak, ce contrat restera en vigueur. Voilà les deux éléments prouvant que le régime iranien ne peut pas ignorer que le point Zéro de la région de KHOSRAWI et CHALAMCHET n'est que la frontière irano-irakienne.

Pendant les deux semaines du séjour de l'équipe des gardiens de la révolution à Paris, ils ont ouvert des comptes bancaires personnels pour recevoir leur part des commissions du pétrole. Ils agissaient très prudemment afin que personne, hormis SISOVIC, ne soit au courant de ces comptes. Pour cette raison et pour respecter les règles de sécurité, ils ont proposé d'ouvrir ces comptes bancaires hors de France. SISOVIC accompagné d'une équipe de la société UNIPACK les a emmenés secrètement en Belgique. SISOVIC avait déjà fait le nécessaire avec les banquiers et dans l'après-midi du même jour, ils avaient leur comptes personnels ouverts à Bruxelles. Leur emploi du temps était programmé de telle façon qu'ils devaient aussitôt retourner à Paris. Ils étaient pressés de rentrer car ils ne voulaient pas rester la nuit à Bruxelles.

Ils étaient inquiets car ils craignaient que s'ils ne rentraient pas le soir à leur hôtel, cela susciterait les soupçons des agents français. A part Mohsen FAZELI TEHERANI, qui avait un compte à l'agence des Champs-Elysées de la banque CCF, les autres n'avaient aucun compte en France. Malgré cela, FAZELI les a également accompagnés à Bruxelles pour s'ouvrir un compte en Belgique. L'autre motif du voyage de FAZELI en Belgique résidait dans son manque de confiance en SISOVIC. Dès l'arrivée des représentants des gardiens de la révolution jusqu'à leur retour en Iran, il ne les a pas laissés seuls un seul instant. Il craignait de perdre le contrôle de leurs relations et qu'un des avocats iraniens résidant en France - qui leur avait été présenté par la SAWAMA pour intervenir en cas de besoin - n'entre en scène. Cette inquiétude de FAZELI n'était pas sans fondement. Une fois déjà, Verej SARKISSIAN avait proposé que l'avocat en question se joigne à eux. Cette demande de SARKISSIAN avait reçu le refus de FAZELI et SHAKOURI.

Pour l'information des lecteurs, il faut savoir que SHAKOURI est l'un des protecteurs de FAZELI au sein des gardiens de la révolution et que la plupart des opérations douteuses de FAZELI au sein des gardiens passaient par intermédiaire de SHAKOURI. Comme la majorité des gardiens de la révolution, SHAKOURI n'a pas suivi d'études classiques ni politiques mais, dans le régime de la RII, l'avancement est surtout lié aux capacités de corruption, de cruauté et de pugnacité de l'individu. C'est en faisant preuve de telles aptitudes que SHAKOURI a pu s'élever dans les rangs des gardiens de la révolution jusqu'à compter parmi les directeurs-adjoints du service de contre-espionnage. L'avancement de FAZELI et SHAKOURI était lié. Si SHAKOURI ne soutenait pas FAZELI, celui-ci n'aurait jamais obtenu la responsabilité des achats importants du régime et serait ainsi privé de commissions très substantielles. Réciproquement, si FAZELI n'était pas aux côtés de SHAKOURI, celui-ci ne pourrait pratiquement rien faire à l'étranger. Il ne pratique aucune langue étrangère; il est inculte et manque de courtoisie, ce qui rend le personnage très déplaisant. Avec de telles lacunes, en Occident, il ne pourrait pas entrer en contact avec qui que ce soit. Ces dernières années, grâce à sa participation dans des affaires lucratives comme l'achat et la vente de pétrole, de bois, de papier, d'armes, SHAKOURI a pu gagner des millions de dollars de commissions. Une partie de ces sommes exorbitantes, de cette richesse tombée du ciel est gardée en Iran; une autre partie est conservée à l'étranger par FAZELI. Dans l'ensemble, SHAKOURI et FAZELI sont copies conformes, si ce n'est que FAZELI est un être un peu plus immoral que SHAKOURI. En matière de bassesses et de vilenies, ils ont été diplômés de la même université! (Si nous avons insisté sur le caractère de ces individus, c'est pour que nos lecteurs soient bien informés de la vraie personnalité et de la nature profonde des dirigeants - ou plutôt des destructeurs de l'actuelles société iranienne).

Pendant que l'équipe des gardiens de la révolution était à Paris, des différends ont surgi entre la SAWAMA et les gardiens. Chacun de ces organes exigeait sa part de commission et avait envoyé ses propres représentants à Paris. L'équipe était composée de façon particulière pour satisfaire tout à la fois le ministre des renseignements, le commandant des gardiens de la révolution, le bureau de RAFSANJANI, ....... . Bien qu'il fût prévu initialement que, du côté des gardiens de la révolution, cinq personnes participent à la décision finale et que ces cinq-là auraient pouvoir de signature, à la fin, à cause du refus de FAZELI et SHAKOURI, l'un des cinq a été éliminé. La raison de cette élimination (suite à un projet de FAZELI) était de cacher les 12% de commission propre à l'équipe de ceux qui étaient venus à Paris. Ces 12% s'ajoutaient aux 21% destiné à tous les organes participant à l'affaire. Au départ, la part du ministre des renseignements FALLAHIAN dans la commission de 21% n'était pas prévue. Elle n'a été fixée qu'ultérieurement, c'est pourquoi les autres détails de opération lui ont été cachés. FALLAHIAN était uniquement au courant des 21% et si son représentant se rendait compte des 12%, il faudrait recommencer les négociations pour le partage de ces 12%. De ce fait, SHAKOURI et FAZELI insistaient pour qu'il soit mis à l'écart. HABIBI n'avait rien contre le fait que la 5° personne soit avec eux dans la négociation mais ce n'était pas facile pour lui de contrôler SHAKOURI et FAZELI. Une fois, quand HABIBI a déclaré qu'il valait mieux être cinq dans la négociation, les complots de FAZELI et SHAKOURI ont repris delà vigueur. Tout d'abord, ils ont mis sur le tapis la question de la sécurité et le problème de leur lieu de résidence à hôtel François 1er. Ils ont mis HABIBI sous pression et ont prétendu que plusieurs personnes étaient au courant de leur présence à cet hôtel jusqu'à ce que HABIBI donne son accord pour qu'ils le quittent. Ensuite, ils ont annoncé à la 5° personne qu'ils étaient obligés de quitter hôtel pour certaines raisons. Avec l'aide d'UNIPACK, ils ont été relogés dans un autre hôtel dans le même quartier. Mais la présence de la 5° personne posait encore problème. C'est pourquoi ils ont décidé d'informer Téhéran qu'il valait mieux que le contrat soit signé en l'absence de la 5° personne, pour des raisons qu'ils exposeraient à leur retour. Pour justifier cette éviction, ils ont raconté des histoires à HABIBI. Le prétexte mensonger que FAZELI a présenté aux autorité de Téhéran fut le suivant : La cinquième personne n'était pas au courant des détails des tractations, elle se disputait régulièrement au cours des négociations avec le P.D.G. d'UNIPACK. Il a même ajouté que la cinquième personne avait menacé en cours des négociations d'empêcher la signature du contrat. Ils ont donc décidé de rayer son nom de la liste des négociateurs !!!

Voilà le scénario concocté par FAZELI pour qu'au retour à Téhéran personne ne lui demande des comptes. Mais HABIBI était plus intelligent que cela pour croire à des histoires aussi cousues de fil blanc. Il estimait que la question devait être étudiée avec davantage de logique. Pour cette raison, quand ils ont quitté hôtel François 1er, HABIBI a de nouveau tenté de contacter la 5° personne. La précédente ambiance de travail au sein de l'équipe était presque effacée. FAZELI considérait comme toujours probable que HABIBI établisse un contact avec la 5° personne et il a fait activement fonctionner sa tête de comploteur. Il a tellement influencé SHAKOURI que celui-ci a enfin subtilisé le carnet de notes et d'adresse de HABIBI. Les quatre négociateurs restant ont passé une journée entière à rechercher un suspect du vol parmi le personnel de l'hôtel ! Finalement, ils ont laissé tomber la question du contact avec la 5° personne.

FAZELI et SHAKOURI ont prétendu ne pas avoir le numéro de téléphone de cette dernière et HABIBI n'avait plus son carnet de téléphone. Parallèlement à l'histoire du carnet de téléphone de HABIBI, ils ont fait croire que à la 5° personne qu'ils avaient quitté Paris et que les pourparlers étaient rompus. Ils craignaient que la 5° personne n'arrive plutôt qu'eux à Téhéran et crée un scandale. Durant toute la durée du séjour à Paris, leurs dépenses astronomiques furent à la charge 'UNIPACK. Outre les deux bureau magnifiques qu'UNIPACK avait mis à leur disposition en dehors du siège social, un autre bureau était aussi prévu pour FAZELI. Dans ce bureau, il avait quelques secrétaires, un chauffeur et tous les services lui étaient assurés. FAZELI y travaillait tard les soirs pour préparer le contrat et s'occuper des affaires courantes. Comme HABIBI avait une personnalité complètement différente de FAZELI et SHAKOURI et qu'il ne participait jamais à leurs aventures de débauche, FAZELI essayait de se présenter devant lui comme quelqu'un de religieux. Ainsi les sorties nocturnes de FAZELI s'effectuaient loin des yeux de HABIBI. De plus, FAZELI avait obligé UNIPACK à mettre à sa disposition en permanence au moins un chauffeur, un secrétaire et un bureau (outre le bureau du siège social). UNIPACK avait accepté ces exigences. FAZELI était un élément actif et mystérieux; il poursuivait constamment des activités douteuses, plus que les autres négociateurs. De ce fait, il était soumis nuit et jour au contrôle et à la surveillance de nos camarades responsables de opération. C'est au cours de ces poursuites que nos camarades responsables se sont rendu compte que les relations de FAZELI s'étendaient encore plus loin qu'UNIPACK. Il était directement en relation avec les autorités soudanaises et certains émirs arabes. Ces relations de FAZELI étaient cachées de HABIBI. Mais les antécédents et la nature de ces relations prouvent qu'au sein des gardiens de la révolution, du ministère des renseignements ........il y a des éléments plus forts que HABIBI et SHAKOURI derrière FAZELI. A une autre occasion, nous dévoilerons des détails supplémentaires concernant ces opérations.

Février 1996

 

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